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Publié le 09 octobre 2022

« Nos gouvernants utilisent le droit comme une arme absolument redoutable » François Boulo

François Boulo intervenait sur sa chaîne Youtube « Praxis » ce samedi 8 octobre 2022.

« On a de plus en plus de licenciements pour des motifs totalement inventés »

François Boulo : « C'est à cause du néo-libéralisme qu'on a de plus en plus, par exemple, de licenciements pour des motifs totalement inventés, parce qu'on veut faire des économies et augmenter les profits des entreprises ; qu'on a des systèmes de management qui sont de pire en pire, qui poussent les gens en burnout parce qu'on veut faire plus de rentabilité. Enfin, en gros, toutes ces approches de plus en plus déshumanisées où on va prendre les salariés, les gens, pour simplement des numéros, parce qu'on veut faire du chiffre, et en fait, on est en train de tu*r le travail, on est en train de tu*r le sens du travail bien fait. Et puis les gens se tu*nt au travail, tout simplement. Et là, je le dis au sens figuré, bien sûr, mais aussi au sens propre. Et je pense notamment à l'affaire de France Télécom, où des salariés ont fini par en finir parce qu'ils n'en pouvaient plus des conditions de travail qui leur étaient imposées dans leur entreprise. Alors, combattre ces pratiques et cette logique tout entière, c'est ce que j'essaie de faire au quotidien depuis des années. Et c'est certain que ce n'est pas facile, parce que les gouvernants ne nous facilitent pas la tâche.

« Ils utilisent le droit comme une arme absolument redoutable »

François Boulo : « Ils utilisent, eux, le droit comme une arme absolument redoutable pour sans arrêt essayer de déséquilibrer le rapport de force entre le travail et le capital, évidemment au service des puissants. Oui, il faut bien comprendre ça : le droit, c'est une arme politique redoutable pour nos gouvernants. Parce que c'est un arsenal complexe où il suffit de modifier telle ou telle formulation obscure pour réduire, voire anéantir les droits des salariés. Ni vu ni connu, je t'embrouille. Et je pense par exemple, évidemment, aux ordonnances Macron en 2017, mais aussi à la loi El Khomri en 2016. Il y avait une loi d'ailleurs en 2013, déjà, qui baissait les délais de prescription, bref qui réduisait les droits des salariés. Je pense aussi aux réformes de l'assurance chômage. Vous voyez que, depuis des années et des années, la logique est toujours la même : réduire les droits des salariés, réduire les droits des chômeurs, et tout ça, évidemment, c'est en train de pourrir la vie des gens. »



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