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Publié le 13 mai 2021

Albert Dupontel donne un avis bien tranché sur la crise sanitaire et les politiques

Albert Dupontel était l'invité de l'émission «C à vous» diffusée sur la chaîne France 5 ce mardi 11 mai 2021.

«Les dominants n'aiment pas que les gens se questionnent»

Albert Dupontel: «C'est très bien que la culture se rouvre. Je comprends que les dominants aient peur de la culture. Voltaire disait : " Un peuple qui réfléchit, c'est un peuple qui peut désobéir. " La culture est une façon de réfléchir et ça fout un peu les jetons à tout le monde et les dominants, qu'ils soient politiques, religieux ou marchands, surtout marchands, n'aiment pas tellement que les gens se questionnent. C'est une façon, un musée, un tableau, un film, un bouquin, c'est une façon de se questionner et de mieux comprendre le flou de la réalité, surtout en ce moment c'est un petit peu flou quand même ce qui se passe. L'accès à la parole des citoyens est vraiment tout à fait dénié et je trouve ça très dommage. C'est que les gens ne peuvent pas assister plus.» Anne-Élisabeth Lemoine: «Le fait que l'on ne respecte pas les propositions ?» Albert Dupontel: «Oui, de Gaulle, en 10 ans, a fait 5 référendums dans la Constitution. C'est l'article 2, je crois. Vous êtes spécialiste ?! C'est l'article 2 ou 3 je crois. Un article qui donne la possibilité de passer par le référendum pour des sujets importants.»

«On est sollicité en tant que consommateur 100 fois par jour et en tant que citoyen une fois tous les 5 ans»

Patrick Cohen: «Oui, pour une partie des référendums, il est possible de passer au-dessus de la tête du Parlement, initialement il faut l'accord des deux chambres.» Albert Dupontel: «Oui, c'était durant la 4ème République. Enfin bon, il y a quand même eu 5 référendums et au cinquième il n'était pas d'accord, il s'est barré. C'est assez élégant quand même. Voilà, c'est ce que je regrete un peu. On est sollicité en tant que consommateur 100 fois par jour et en tant que citoyen une fois tous les 5 ans. Et puis si on n'est pas content, on ne peut pratiquement pas intervenir.» Anne-Élisabeth Lemoine: «Et surtout vous ne votez pas ? Vous ne voulez pas voter ?!» Albert Dupontel: «C'est pas que je ne veux pas voter, c'est que cette façon de faire la politique je ne la comprends pas.»

«"Adieu les cons" ça pourrait être un slogan pour la présidentielle de l'année prochaine»

Patrick Cohen: «Vous voteriez pour un référendum, mais pas pour une élection ?!» Albert Dupontel: «Oui, il y aura des réféférendums, je voterais. Je voterais pour des idées, mais pas pour des hommes. Les hommes me font peur, mais pour des idées, oui, j'aimerais bien donner mon avis sur l'écologie, j'aimerais bien m'exprimer. Mais on pourrait technologiquement le faire. Encore une fois, en tant que consommateur on est sollicité non-stop. Il serait donc possible de nous permettre d'être sollicité sur internet très rapidement. "Adieu les cons" ça pourrait être un slogan pour la présidentielle de l'année prochaine.» Anne-Élisabeth Lemoine: «Que vous redoutez ?» Albert Dupontel: «Mais les cons c'est comme les trains, un con peut en cacher un autre. Il faut se méfier. J'ai un peu la pétoche, effectivement, de ce qui arrive.»

«Il y a une conviction algorithmique de l'économie de marché qui en fait, fait fondre la planète»

Anne-Élisabeth Lemoine: «La pétoche de la présidentielle à venir ?» Albert Dupontel: «Des élections, de comment la crise a été gérée? J'ai vraiment l'impression que c'est au petit bonheur à la chance et qu'il n'y a pas vraiment de stratégie. Il y a une conviction algorithmique de l'économie de marché qui en fait, fait fondre la planète. Et l'épidémie est un des paramètres qui nous révèle que l'on est en train de se tromper. Mais a priori, ceux qui dirigent sont accrochés à ça et moi, ça me fait peur. La première fois que j'ai eu le droit de voter, ça se passait entre Chirac et Mitterrand. Il y en avait un qui était premier ministre quand j'étais à l'école primaire, ça me paraissait être un dinosaure, c'était Chirac. Et le second était ministre de la justice et de l'intérieur quand mon père était appelé en Algérie. Mon père m'a dit " Ce mec là était au courant de ce qu'il se passait ". Donc j'avais une méfiance assez légitime par rapport à ces personnages, aux égos disproportionnés, assez fascinant d'ailleurs et ça me fout les jetons. Donc dans le doute, je me suis abstenu et je m'abstiens souvent.»



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