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Publié le 14 décembre 2020

Albert Dupontel sans langue de bois dézingue les élites

Le comédien Albert Dupontel était l'invité de Anne-Elisabeth Lemoine sur France 5 ce mardi 8 décembre 2020

«Manifestement on n'a pas lu les mêmes livres»

Anne-Elisabeth Lemoine: «Depuis le début de cette crise épidémique ? Qu'est-ce qui vous a laissé le plus perplexe ? Les rayons de livres en librairies entourés de cellophane, les stations de ski qui sont ouvertes mais les remontées mécaniques qui sont fermées, les grands magasins ouverts depuis le 6 décembre et les cinémas fermés ?» Albert Dupontel: «Non, c'est très, très en amont. Comme je le disais, je commence à prendre de l'âge. Ça fait 40 ans que j'entends parler de réchauffement climatique, d'épidémie et tout. Je suis très étonné que des gens arrivent au pouvoir. Manifestement on n'a pas lu les mêmes livres que moi ou vu les mêmes documentaires que moi. Moi qui suis plus vieux que le président de la République quand même donc c'est depuis mes études en médecine que j'entends parler d'épidémie, donc au milieu des années 80. Je suis surpris que ces gens-là n'aient pas eu l'info. C'est très bizarre. Je pense qu'il y a une élite qui s'entretient dans une éducation, qui n'est pas altruiste, qui n'est pas vraiment tournée vers les autres, qui est dans une compétition avec eux-mêmes justement. Et cette information n'est pas arrivée jusqu'à cette élite-là.»

«L'école, souvent, nous éduque vers cette bêtise»

Anne-Elisabeth Lemoine: «Est-ce qu'on irait jusqu'à dire qu'ils font partie des cons, auxquels Jean-Baptiste Cuchas veut dire adieu ?» Albert Dupontel: «Un peu, un peu, il les incarne bien. Mais ceci dit, quand je dis adieu les cons, je parle de vous, je parle de moi et quelque part de la bêtise qu'on a en soi. Et je nous excuse parce que l'on a fait l'école et l'école, souvent, nous éduque vers cette bêtise, elle nous apprend la collectivité beaucoup plus que nous apprendre l'aventure intérieure qui est celle finalement qui nous occupe toute notre vie, elle nous mène à la compétition très tôt, elle nous inculque des valeurs qui ne sont pas forcément les bonnes. Voilà, c'est pour ça que je me pardonne en pensant que j'ai fait l'école donc ce n'est pas de ma faute, même si je suis un peu con et vous aussi.»

«C'est une vraie tragédie»

Anne-Elisabeth Lemoine: «On est pardonné.» Albert Dupontel: «Voilà vous avez tous fait l'école, vous êtes pardonnés.» Anne-Elisabeth Lemoine: «Mais si on n'a pas fait l'école ?» Albert Dupontel: «On a une chance d'être autodidacte. On a une chance d'être plus à l'écoute des autres et surtout la religion, les marchands, la politique ce sont des gens qui nous éduquent très tôt dans notre vie et qui transforment notre goût, notre perception des chose et c'est une vraie tragédie. C'est ce qui nous amène aujourd'hui à ce que la planète fonde, à ce qu'elle chauffe et qu'elle fonde parce qu'on est dans un ego qui n'arrive pas s'arrêter.»

«Parfois, ils finissent à l'Elysée»

Anne-Elisabeth Lemoine: «L'École, elle n'a rien de bon parce qu'autodidacte aujourd'hui avec Internet, je ne suis pas sûre toujours du résultat.» Albert Dupontel: «Ça dépend ce qu'on va chercher sur Internet. Il y a des choses très intéressantes. J'ai vu des grands économistes, je pense à Gaël Giraud, je pense à un grand climatologue, Jean Jancovici, que je ne connaissais pas. C'est Internet qui m'a apporté la connaissance de ces gens-là depuis plusieurs années d'ailleurs. Ça dépend, on peut tout trouver sur Internet, le pire comme le meilleur. Après, c'est à son esprit critique de faire le tri et ça, avec un peu d'éducation, ça arrive. Mais l'éducation, ce n'est pas forcément l'école. L'École nous éduque mais aussi les parents, la lecture, l'éveil et surtout, justement, l'amour qu'on peut recevoir autour de soi. Et éduquer, ce n'est pas aimer. Aimer, c'est écouter l'autre, c'est le regarder. Il y a beaucoup d'enfants qui ont été éduqués mais qui n'ont pas été écoutés. Parfois, ils finissent à l'Elysée.» Anne-Elisabeth Lemoine: «Voilà, comme ça s'est fait.» Albert Dupontel: «Ça s'est fait, voilà.» Anne-Elisabeth Lemoine: «Exactement, le message est passé.»



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