Avoir deux boulots pour joindre les deux bouts : une réalité alarmante qui s'installe

La montée de la double activité parmi les salariés : Un phénomène inquiétant

La transformation du paysage de l'emploi a été mise en évidence par une enquête exclusive de StaffMe pour Europe 1. Il est révélé que la plateforme de mise en relation, traditionnellement sollicitée par les étudiants en quête de missions temporaires, a vu son nombre d'utilisateurs salariés croître à une vitesse alarmante. En seulement un an, à partir de janvier, ce chiffre a augmenté de manière spectaculaire, multiplié par six.

Les travaux temporaires ou les "petits boulots", autrefois principalement recherchés par les étudiants, sont désormais une nécessité pour bon nombre de salariés. Confrontés à la montée des coûts de la vie, plusieurs n'ont pas d'autre alternative que de se tourner vers un emploi secondaire pour maintenir leur niveau de vie. Cette tendance inquiétante est non seulement révélatrice de la précarité croissante de la situation économique, mais souligne également la nécessité pour de nombreux travailleurs de trouver des sources de revenus supplémentaires pour survivre.

Le quotidien d'Agathe : une illustration poignante

Agathe, une jeune femme dynamique, est l'incarnation de cette tendance émergente. À première vue, on pourrait la considérer comme une employée typique. Avec son bandana, son tablier et une éponge à la main, elle travaille assidûment dans un bar à salade. Mais ce n'est qu'un aperçu de sa semaine chargée. Lorsqu'elle n'est pas à son poste principal à temps partiel dans un magasin de produits biologiques, Agathe jongle avec des missions temporaires pour compléter ses revenus.

Mais pourquoi cette nécessité? Agathe fournit une perspective éclairante. "Je suis rémunérée au Smic pour un contrat de 26 heures par semaine. Mon salaire mensuel est de 900 euros, et j'ai 615 euros de loyer à régler", dit-elle. Face à la hausse des coûts et avec des dépenses quotidiennes et des charges à assumer, son salaire ne suffit tout simplement pas. "Tout devient de plus en plus cher, et je ne peux pas me permettre les petits plaisirs, comme manger ce que je désire", ajoute-t-elle.

Trouver des solutions par la double activité

Pour pallier ce manque, Agathe s'oriente vers la double activité, acceptant trois ou quatre missions par mois via StaffMe. Cela lui permet d'augmenter ses revenus de près de 200 euros chaque mois. "J'ai des besoins basiques, comme l'achat de nouvelles chaussures. Sans ces missions supplémentaires, même cela serait hors de ma portée", avoue-t-elle.

Un phénomène grandissant

Le cas d'Agathe n'est malheureusement pas isolé. Selon les données de StaffMe, plus de 1.500 salariés ont eu recours à la plateforme pour des missions en mars 2023. Ce chiffre est alarmant et souligne l'urgence d'aborder cette problématique de précarité croissante parmi les salariés.

Alors que le marché du travail continue d'évoluer, la montée de la double activité chez les salariés est un indicateur fort de l'état actuel de l'économie. Les récits comme celui d'Agathe nous rappellent que derrière les statistiques, il y a des individus luttant chaque jour pour maintenir leur qualité de vie. Dans ce contexte, des solutions doivent être explorées pour garantir une meilleure sécurité financière à tous les travailleurs.