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Publié le 08 mai 2023

Ce retraité de 77 ans doit suivre un stage de citoyenneté pour avoir affiché une bannière contre Macron devant sa maison

Le Cas du Conseiller de Saint-Agnan-de-Cernières

Le 4 mai 2023, BFM TV nous a présenté une histoire singulière; celle d'un ancien conseiller municipal du paisible village de Saint-Agnan-de-Cernières. Il a été prié de suivre un stage de citoyenneté pour avoir installé une banderole provocatrice à l'égard du Président. Il a donc osé critiquer un représentant public dans un pays libre ?

Un retraité de 77 ans se voit ainsi sanctionné pour avoir exprimé, peut-être de manière virulente, sa frustration envers le président Macron. Le fait que les services compétents aient senti le besoin de signaler cette banderole montre la sensibilité des autorités à l'égard de la critique. Mais quelle est la frontière entre la liberté d'expression et l'outrage à un représentant de l'autorité publique ?

L'Étonnement d'un Maire

Il est surprenant que la banderole, présente depuis près d'un an selon Michel Thouin, maire de la commune, n'ait été signalée que maintenant. Son existence pendant une période électorale pose la question: n'était-elle pas une forme de satire politique, un élément essentiel de toute démocratie saine ?

La remarque du maire sur la visibilité de la banderole soulève une autre interrogation: les instances compétentes cherchaient-elles à protéger la sensibilité du président ou répondre à une plainte ? Et si c'est la première option, ne sommes-nous pas en droit de nous demander où se situe la liberté d'expression en France en 2023 ?

Le Stage de Citoyenneté

Le choix du parquet d'Évreux de résoudre cette affaire par un stage de citoyenneté semble modéré en surface. Toutefois, cela soulève une question fondamentale sur la nature de ces stages. Quand ils sont utilisés pour des délits mineurs, ils peuvent effectivement offrir une alternative aux poursuites judiciaires. Cependant, l'utilisation de ces stages pour sanctionner des expressions politiques, même si elles sont jugées déplacées, est-elle justifiée ?

Certes, rappeler les valeurs de la République est louable. Mais si ces stages deviennent un moyen de museler la critique et la contestation, nous devons réfléchir à leur pertinence. La formation aux premiers secours ou à l'histoire des institutions françaises est excellente, mais peut-on réellement améliorer la conscience civique en imposant une vision unilatérale de la citoyenneté ?

Vers une Réflexion sur la Liberté d'Expression

Cette affaire du conseiller de Saint-Agnan-de-Cernières devrait nous inciter à une introspection collective. Dans une démocratie, la liberté d'expression, même provocante, doit être protégée tant qu'elle ne viole pas les droits d'autrui. S'exprimer contre un représentant de l'État, qu'il soit président ou autre, est un droit fondamental que nous devons chérir.

En fin de compte, c'est la responsabilité de tous, citoyens et autorités, de veiller à ce que la France reste un bastion de la liberté d'expression. La critique, même virulente, ne doit jamais être réduite au silence, mais plutôt accueillie comme une occasion de dialogue et de compréhension mutuelle.



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