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Publié le 08 décembre 2022

Coupures de courant : le coup de gueule de l'ancien patron de GDF sur les prix de l'électricité « Tout ça est st*pide »

Loïk Le Floch-Prigent, ancien patron de GDF, était l'invité de l'émission « Les Grandes Gueules » diffusée ce meercredi 7 décembre 2022.


“ Ce qui m'intéresse c'est le prix de l'électricité. ”

Alain Marschall : « Est-ce que vous faites partie de ceux qui ont téléchargé l'application Ecowatt et que vous flippez, vous avez peur de savoir si on va avoir des coupures d'électricité ou pas ? » Loïk Le Floch-Prigent : « Pas du tout, c'est vraiment hors sujet pour moi, ce n'est pas le sujet. Voilà, donc ce n'est pas le sujet. Vous parlez du sujet " coupures ", moi ce qui m'intéresse c'est le prix de l'électricité et le fait qu'effectivement, aujourd'hui, beaucoup de mes mandants, puisque je suis à la fois chef d'entreprise, de six entreprises, et également président de la branche industrie du mouvement Ethic, disent : " Il va falloir qu'on arrête de produire nos produits – non pas de l'électricité, compte tenu du prix de l'électricité. " Donc aujourd'hui, moi j'ai des entreprises autour de moi, dont les miennes, qui allons payer à partir du 1er janvier 2023 : 3, 5 à 6 fois plus d'électricité. Et par conséquent, aujourd'hui, Enedis et RTE sont en train de dire : " C'est merveilleux, il y a moins de consommation. " Oui, bien sûr, les industriels se préparent à arrêter un certain nombre de choses, à faire autrement et, par conséquent, c'est une très mauvaise nouvelle pour la France. »


“ Il y a une politique de communication. ”

Olivier Truchot : « C'est une mauvaise nouvelle, parce que moins de consommation, ça veut dire moins de croissance, moins de production, et que ça ne va pas bien. » Loïk Le Floch-Prigent : « Et moins d'industrie et moins de travail. Et donc je ne vois pas en quoi se réjouir, comme l'ont fait ce matin les gens de RTE, que la consommation baissait, c'est quelque chose... Alors, c'est l'idée que parce que les gens prennent une douche au lieu de deux, ça fait quelque chose. Non, c'est peanuts. Complètement idi*t, cette histoire de dire aux individus : " Arrêtez d'aller aux toilettes, arrêtez d'aller à la douche, restez chez vous, etc. " Tout ça est st*pide. C'est de l'ordre du pour cent, ce n'est pas le sujet. » Olivier Truchot : « Mais sur le site Atlantico, vous avez dit, quand même, et c'est pour ça aussi qu'on voulait vous inviter. » Loïk Le Floch-Prigent : « Je vous en prie. » Olivier Truchot : « Vous avez dit qu'il n'y avait pas de plan, en fait. Il y a des paroles sans action véritable. » Loïk Le Floch-Prigent : « Non, il y a une politique de communication. Alors, communication un peu désordonnée, parce que les uns disent : " Il faut se préparer ", les autres disent : " Il n'y a pas de panique ". »


“ C'est clair : on enlève le marché de l'électricité. ”

Loïk Le Floch-Prigent : « Vous voyez, c'est un peu désordonné, mais c'est de la communication, ce n'est pas de l'action. L'action, c'est comment est-ce qu'on remet en fonctionnement la production d'électricité ? C'est ça, le sujet. » Marie-Anne Soubré : « Moi, ma question, c'est : à votre avis, qu'est-ce que l'Etat pourrait faire pour éviter ? » Loïk Le Floch-Prigent : « C'est clair : on enlève le marché de l'électricité, comme l'ont fait les Portugais et les Espagnols. Les Portugais, les Espagnols sont à 115 € le MWh. Moi je suis à 600 dans mon entreprise, je suis concurrent d'eux. Pourquoi, alors que j'ai l'électricité produite en France, j'ai l'électricité la moins chère produite ? On la produit à 50, on peut racheter à 115, comme les Portugais et les Espagnols. Mais 3, 5, 6, ce n'est pas possible, et c'est ça la situation. » Marie-Anne Soubré : « Monsieur Le Floch-Prigent, ce dont vous parlez, c'est du court-moyen terme ? » Loïk Le Floch-Prigent : « Non, c'est du court terme : c'est-à-dire, les Espagnols et les Portugais ont dit : " On fait ça, c'est fini. " » Marie-Anne Soubré : « On peut le faire en 5 minutes ? » Loïk Le Floch-Prigent : « Quel est le problème ? »



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