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Publié le 10 novembre 2022

Inflation : « On va vers un tsunami » Le patron de Leclerc tire la sonnette d'alerte

Michel-Édouard Leclerc était l'invité de l'émission « Face-à-face » diffusée sur BFM TV ce mardi 8 novembre 2022.


“ Et ce n'est pas des petits agriculteurs français. ”

Michel-Édouard Leclerc : « Je peux vous dire aujourd'hui que ce qui nous est demandé, mais qu'on va négocier... » Apolline de Malherbe : « Ce qui vous est demandé par les distributeurs ? Par toutes les grandes marques ? » Michel-Édouard Leclerc : « Par les grands industriels, par les grandes marques. Les conserves de légumes : 17,74 % ; les huiles et les assaisonnements : 15,08 % ; les conserves : un peu plus de 20 % ; le café : plus de 10 %. Le pet food, vous savez, les nourritures pour animaux : 41 %, il y a deux grands opérateurs sur ce marché, et ce n'est pas des petits agriculteurs français, c'est Nestlé et Mars. 41 % de hausse à venir. Les féculents, c'est 10,83 %. La volaille, alors là, il y a des conditions, il y a eu la grippe aviaire et tout ça, donc c'est 13 %. Le papier continue d'augmenter, de 11 %, donc tout ce qui est papier, rentrée des classes, équipement de bureau, etc. »


“ On va vers un tsunami. ”

Michel-Édouard Leclerc : « Donc, face à ce qui est une vague d'inflation et après celle qu'il y a eu déjà, on va vers un tsunami. Donc moi, aujourd'hui, évidemment, je légitime la fonction de négociation. Tous les acheteurs de la distribution, mais aussi les acheteurs de l'industrie, on doit se mettre en mode combat pour éviter de taper les Français avec un mur d'inflation, ça me paraît évident. Mais vous voyez que, quand même, il y a du boulot, quoi. » Apolline de Malherbe : « Alors attendez, vos distributeurs, quand vous dites... Tous ces industriels qui viennent vers vous, qui vous disent : " Voilà, pour la prochaine volée de négociations, on vous demande tant. " Quand vous me dites, par exemple, que pour l'alimentation des animaux de compagnie, il y a deux personnes, qui sont Nestlé et Mars, qui sont vos producteurs. »


“ Ils sont en concurrence les uns avec les autres. ”

Apolline de Malherbe : « Nestlé et Mars s'accordent pour faire cette augmentation de 41 % ? » Michel-Édouard Leclerc : « Non, ils sont à des prix différents, et c'est ça qui est, et c'est normal, ça devrait être comme ça sur le marché. Ils sont en concurrence les uns avec les autres. » Apolline de Malherbe : « Et pourtant, ça fait monter les prix. » Michel-Édouard Leclerc : « Mais dans la pression que l'on nous met, par la loi, la loi Egalim sur les produits agroalimentaires, mais aussi dans la pression de rapport de force qui s'est inversé, aujourd'hui, on nous demande de ne pas négocier, de ne pas les mettre en concurrence. Or, nous, nous voulons les mettre en concurrence. S'il y en a un qui nous demande 7 % de hausse de prix et l'autre qui demande 20 % de hausse de prix, et à l'échelle européenne, d'accord, c'est normal qu'on fasse notre métier. » Apolline de Malherbe : « Vous voudriez faire votre métier de négociateur. »



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