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Publié le 11 mars 2022

«Je refuse de vendre du carburant à 2,50 euros le litre» le ras-le-bol d'un gérant de station service

Olivier Thomas, gérant d'une station service, intervenait lors du journal régional de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes ce vendredi 11 mars 2022.

«J'ai décidé de ne plus vendre de carburant à ce prix»

Olivier Thomas : «Juste, je t'appelle. J'ai décidé de ne plus vendre de carburant à ce prix. Tu es à combien, toi, en gazole ? C'est une catastrophe, hein !» Il est pour le moment tout seul dans son combat. Quand il a voulu passer commande, hier, pour renouveler son stock de carburant, ce garagiste concessionnaire auto a décidé de stopper la vente. Son gazole Excellium a grimpé en quelques jours de 1,80 euro le litre à 2,19 euros. En passant à nouveau commande, il aurait dû le vendre 2,47 euros cette fois-ci. Olivier Thomas : «Même l'ordinateur, quand j'ai voulu changer mon prix, ça m'a marqué : " Ne mettez pas de prix incohérents ". Donc il y a bien quelque chose qui ne va pas. Il a fallu que j'appelle mon assistance pour qu'ils changent au niveau de mon ordinateur pour pouvoir mettre 2,47 euros. Je me suis dit : " Mais c'est inadmissible, quoi ! "»

«Le commerçant est fatigué de prendre de plein fouet les remarques sur l'augmentation des prix»

Olivier Thomas : «Donc j'ai dit, même si l'ordinateur ne veut pas le prendre, j'ai mis un papier en disant que moi je n'allais pas livrer du carburant à ce prix-là. C'est pas possible.» L'activité carburant ne représente pas 10 % du chiffre d'affaires de ce garagiste. Elle sert avant tout à approvisionner les locaux de cette zone rurale en périphérie du Puy-en-Velay. Un client : «Il refuse, je comprends. Je comprends son point de vue, mais nous, on a besoin de travailler. Donc on va aller ailleurs par force, mais on n'a pas envie.» Le commerçant est, lui, fatigué de prendre de plein fouet les remarques sur l'augmentation des prix à la pompe que lui impose un marché mondial. Il ne souhaite pas non plus acheter des milliers de litres très cher en prenant le risque de vendre à perte dans quelques jours. Les cuves sont presque vides. Il ne reste que quelques dizaines de litres pour dépanner les habitués ou réservés aux pompiers, prioritaires en zone rurale.



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