SOCIAL

Publié le 09 février 2024

JO de Paris : Des retraités pour la sécurité ?

La mobilisation inattendue des retraités pour la sécurité des Jeux Olympiques de Paris

À quelques mois de l'événement sportif le plus attendu de la planète, les Jeux Olympiques de Paris suscitent déjà de vives discussions, notamment sur la question cruciale de la sécurité. Alors que la ville lumière se prépare à accueillir des milliers d'athlètes et de spectateurs venus du monde entier, une révélation surprenante vient alimenter les débats : le recours à des retraités pour renforcer les effectifs de sécurité. Cette information, confirmée par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d'une interview sur la chaîne d'information BFMTV, soulève à la fois des interrogations et des critiques.

Un volontariat aux multiples facettes

Laurent Nuñez a expliqué que la stratégie de sécurité pour les Jeux Olympiques repose sur un large éventail de missions de volontariat. Ces missions concernent notamment la sécurisation des zones périphériques des sites olympiques, où l'engagement de volontaires, y compris des retraités, est prévu. La ville de Paris, le Comité d'Organisation des Jeux Olympiques (Cojo), et la préfecture de police envisagent de mobiliser des réservistes de la police nationale et de la gendarmerie, en plus de volontaires pour des postes en sécurité. Cette approche inclusive, selon Laurent Nuñez, ne devrait pas surprendre ni inquiéter, malgré la diversité des profils des volontaires, y compris des retraités n'ayant aucun lien avec les forces de l'ordre.

Toutefois, la réalité de cette mobilisation soulève des questions plus complexes. Des retraités, sans aucune expérience, ont reçu des propositions de France Travail pour participer à la sécurisation des Jeux. Parmi eux, une ancienne jardinière a partagé avec BFMTV un email reçu, proposant une reconversion pour le moins inattendue. Cette proposition inclut une formation accélérée, financée par les organisateurs, avec à la clé un certificat de qualification professionnelle. Ce dispositif vise non seulement à pallier le manque de personnel qualifié en sécurité, mais aussi à offrir une opportunité de réinsertion professionnelle sur cinq ans dans ce secteur.

Un aveu de manque de moyens alarmant

La décision de solliciter des retraités pour la sécurisation des Jeux Olympiques de Paris met en lumière deux problématiques majeures : l'impréparation potentielle de l'événement et l'affaiblissement des ressources humaines au sein des forces de l'ordre. Cette initiative soulève également des questions quant à la gestion en amont des moyens dédiés à la sécurité d'un événement d'une telle envergure. Mobiliser des individus en retraite, qui ont légitimement droit à un repos mérité après des années de service, reflète un manque de prévoyance et de moyens qui interpelle.

La mobilisation de retraités dans le cadre de la sécurisation des Jeux Olympiques pose la question de la responsabilité des organisateurs et des autorités publiques. Faire appel à des citoyens qui ont déjà contribué à la société dans leurs carrières professionnelles, pour pallier un manque de moyens, est une décision qui doit être prise avec discernement. Cette stratégie doit s'accompagner d'une réelle réflexion sur les implications éthiques et pratiques de telles mesures. Assurer la sécurité d'un événement mondial est une responsabilité immense qui nécessite des moyens à la hauteur des enjeux.



À découvrir aussi...

Partager cette page