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Publié le 17 janvier 2021

L'ex-patron du FMI demande la retraite à 65 ans pour commencer

Jacques de Larosière, ancien patron du FMI, était l'invité du 23h de franceinfo ce mercredi 13 janvier 2021.

«Vous dites, on vieillit trop vite, on ne travaille pas assez longtemps»

Patricia Loison: «On va aller tout de suite sur la réforme des retraites parce que vous lui consacrez une dizaine, une vingtaine de pages et vous, vous dites tout de go il faut y aller, il faut y revenir et il ne faut pas, ce sont presque vos mots, finasser avec les points en essayant d'arrondir les angles. Vous dites, on vieillit trop vite, on ne travaille pas assez longtemps. L'équation est assez simple à résoudre, à vos yeux en tout cas.»

«La dépense publique qui nous pénalise»

Jacques de Larosière: «Oui, quand on regarde la situation française du point de vue économique, on voit que c'est le poids de l'administration, de la dépense publique qui nous pénalise, qui fait que nous ne sommes pas aussi agiles, aussi productifs, aussi compétitifs que beaucoup de nos voisins. Et quand vous regardez le problème en détail, vous voyez qu'il y a deux pôles, je dirais, de sous-compétitivité administrative. Un, ce sont les retraites et l'autre, c'est l'administration, le poids de l'administration.»

«On vit plus longtemps en bonne santé»

Jacques de Larosière: «Alors, c'est chacun à peu près 4 % du PIB et le total c'est 8 %, c'est notre retard. Alors il faut s'attaquer à ces deux 4 %. Alors prenons les retraites, c'est 4 % de surcoût des retraites françaises par rapport à des régimes normaux. Moi, je dis qu'il faut s'attaquer aux vrais sujets. C'est la démographie, c'est le fait qu'on vit plus longtemps en bonne santé. Et si vous ne demandez pas aux gens qui vivent plus longtemps et en bonne santé, à moi en particulier, si vous ne leur demandez pas de travailler un peu plus, pas beaucoup plus, mais un peu plus alors, vous allez laisser tomber sur les jeunes le poids de l'équilibre des retraites ce qui est antisocial et anti-solidarité intergénérationnelle.»

«Il faut commencer par 65 ans»

Thierry Curtet: «Combien de temps faudrait-il travailler en plus, selon vous ? Aujourd'hui, c'est 62 ans. La plupart des gens partent en fait un peu après.» Jacques de Larosière: «Il faut commencer par 65 ans qui est, si vous voulez, le niveau atteint par la plupart de nos voisins mais ils vont sur 67 ans. Les Allemands c'est 67.» Thierry Curtet: «C'est beaucoup 5 ans de plus.» Jacques de Larosière: «Et je pense que 65 ans ne sera pas suffisant. Mais 62 ans, on est hors épure, on est complètement à côté. Donc, je dis qu'il faut réparer cette histoire de 62 ans et aller à 65 ans.» Patricia Loison: «L'ancien gouverneur de la Banque de France ne fait pas forcément de politique, vous savez que ce n'est pas si simple pour nos hommes politiques.» Jacques de Larosière: «Tous nos voisins l'ont fait. Alors non, je pense que c'est moins compliqué que d'égaliser 40 régimes.»



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