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Publié le 11 août 2022

La détresse de ce pompier sidère le journaliste de CNews : « Je n'arrive même pas à trouver mes mots pour l'exprimer »

Éric Brocardi, Porte-parole des sapeurs-pompiers de France, intervenait lors de l'émission « L'heure des pros » diffusée sur CNews ce mercredi 10 août 2022.

« C'est comme si chaque minute, vous aviez dix terrains de football qui brûlaient »

Eliot Deval : « J'écoutais certains de nos confrères et l'une des personnes qui étaient invitées disait, et c'est pour que les téléspectateurs se rendent compte de la violence de cet incendie : " C'est comme si chaque minute, vous aviez dix terrains de football qui brûlaient. " C'est ce qui se passe en ce moment en Gironde. » Éric Brocardi : « C'est exactement ça. La végétation, et je n'arrive même pas à trouver mes mots pour l'exprimer, elle est tellement sèche, le sous-sol n'a plus d'eau, c'est de la paille. Donc forcément, c'est comme si vous renversiez un simple verre d'eau sur une table et que de suite ça se propageait. Là, c'est ce qui se passe dans le milieu forestier. Donc aujourd'hui, la vitesse de propagation, la virulence du feu... On a eu quand même des sapeurs-pompiers qui ont été blessés, qui ont été incommodés par les fumées. On est quand même sur des sujets aujourd'hui où il en va d'une préoccupation, de la préservation évidemment des points sensibles, mais surtout des sapeurs-pompiers.

« Aujourd'hui, nous sommes face clairement à une rupture opérationnelle »

Éric Brocardi : « C'est inimaginable, la virulence, c'est inimaginable ! J'ai eu un de mes collègues hier soir au téléphone, qui est officier aéro sur la Gironde. Il n'arrivait pas à trouver l'expression correcte pour exprimer ce qui était en train de se produire. Une cheminée atomique, nucléaire, qui est sortie des Landes, qui, à un moment donné, faisait que le feu semblait incontrôlable. C'est extrêmement délicat de pouvoir l'exprimer, tellement la virulence était forte. Voilà. Il y a toute une expression aujourd'hui des sapeurs-pompiers qui est vouée à aller à l'affront, à l'attaque. Il y a une zone de fatigue aussi. Il y a des véhicules qui sont en panne. Il y a des véhicules qui ont souffert pendant les premiers feux, pendant la première partie de juillet, sur lesquels aujourd'hui nous ne pouvons plus compter. Donc aujourd'hui, nous sommes face clairement à une rupture opérationnelle qui, par rapport à une virulence d'un type mégafeu comme Landiras, du fait aussi et surtout de la multiplication des événements sur l'ensemble du sud de la France, fait qu'à un moment donné, le sujet aujourd'hui se pose très clairement. »

« Oui, on est en guerre »

Éric Brocardi : « Le sujet de la rupture opérationnelle se pose. À un moment donné, comment faire ? Comment faire pour faire face à tout cela ? Mettons en œuvre une véritable politique ambitieuse. Commençons à monter au front au niveau des élus, des conseils départementaux pour plancher, établir vraiment une véritable politique, une véritable volonté. Aujourd'hui, on parle des feux. La même chose va se produire pour les inondations. » Eliot Deval : « Moi, ce que je comprends, et merci beaucoup Éric Brocardi, c'est qu'aujourd'hui, on pensait que c'était demain ou que ça serait demain. Mais aujourd'hui, on est en guerre contre ces flammes. » Éric Brocardi : « Oui, on est en guerre. » Eliot Deval : « Voilà, donc c'est ce que vous nous expliquez, et votre parole, j'espère qu'elle sera entendue au plus haut sommet de l'État. »



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