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Publié le 03 juin 2022

Le coup de gueule de Barbara Lefebvre sur les petits salaires : « Arrêtons d'accepter la mendicité »

Barbara Lefebvre intervenait lors de l'émission « Les Grandes Gueules » diffusée sur RMC ce mardi 24 mai 2022.

« Les petits salaires sont déjà en train d'amortir le choc »

Barbara Lefebvre : « À qui est-ce qu'on demande d'amortir le choc de cette poussée inflationniste ? Parce que ça fait très longtemps que le gouvernement, celui-là et les précédents, guidés par la pensée néolibérale qui est celle de la modération des prix, dit : " il faut aussi la modération des salaires ". Et d'ailleurs là, le gouverneur de la Banque de France l'a dit, il a dit : " Tout le monde serait perdant en cas de hausse des salaires. " Bah bien sûr, oui, parce que, en effet, ce sont d'abord les petits salaires à qui on demande d'amortir le choc, d'accord ? Et, en effet, ils amortissent déjà le choc. Car au premier trimestre 2022, le salaire du revenu de base a reculé de 2,3 %. Donc on est déjà dans une situation où les petits salaires sont déjà en train d'amortir le choc de cette poussée inflationniste. Le gouvernement, qui particulièrement est en période électorale depuis plusieurs mois, nous fait des chèques. Chèque énergie, chèque alimentaire, bouclier tarifaire, et ça va continuer. »

« Les gros patrons, eux, ils vont continuer à engranger, il n'y a pas de souci pour eux »

Barbara Lefebvre : « Non non, ça va continuer jusqu'aux élections. Après, à partir de septembre, tout d'un coup, quand il va falloir faire la loi sur le budget, oh là, tout d'un coup, on va se rendre compte que : " Ouh là là ! Mais les amis, on vous avait promis plein de choses, mais on ne pourra pas. Regardez la situation, l'inflation, la récession... " Et j'en passe et des meilleures. Donc là, aujourd'hui, la situation, elle est extrêmement grave parce que c'est encore une fois sur les petits que ça va peser. Je suis navrée, les grosses entreprises, je parle des gros patrons, je ne parle pas des petits patrons hein, mais les gros patrons, les gros actionnaires, eux, ils vont continuer à engranger, il n'y a pas de souci pour eux. Et le caddie, ben oui, 254 € de plus, vous savez, ça ne va pas changer leur vie à eux, d'accord ? Donc la question des salaires continue à se poser. Je suis navrée, les patrons ont été reçus à Bercy. Ni Madame Borne, ni Monsieur Le Maire n'ont été, le moins du monde, insistants. »

« Quand le gouvernement impose un certain nombre de mesures, on ne te demande pas. On te dit et tu fais ! »

Olivier Truchot : « Si si, Le Maire il a demandé aux patrons d'augmenter. » Barbara Lefebvre : « Oui, on leur demande. Moi je te dis, il y a des choses... » Olivier Truchot : « On ne peut pas faire plus, c'est le secteur privé. » Barbara Lefebvre : « Oui, mais aux Français, quand on prend des décisions, quand le gouvernement impose un certain nombre de mesures sur... pendant des crises sanitaires, des crises économiques, etc., on ne te demande pas. On te dit et tu fais ! » Olivier Truchot : « Non, mais le gouvernement ne peut pas décréter l'augmentation des salaires dans le privé. » Barbara Lefebvre : « Si, auprès d'un certain nombre de patrons, oui. Quand c'est le petit patron qui ne peut pas, bien sûr que non, on ne peut pas lui demander d'augmenter les prix. »

« On veut vivre dignement de son travail »

Olivier Truchot : Bah, les patrons, ils disent : c'est du cas par cas. » Barbara Lefebvre : Mais il y a certaines entreprises qui n'augmentent pas, alors qu'elles pourraient augmenter. Donc la question qui se pose là, cette poussée inflationniste, sur qui est-ce qu'elle va peser ? Elle pèse sur les plus petits. Et ça, le gouvernement, il aura cette responsabilité-là. Et on ne fait pas taire les petits, c'est-à-dire les gilets jaunes et tous les autres qui sont derrière, qui ne sont peut-être pas descendus avec la chasuble, mais qui subissent. On ne va pas continuer à les acheter avec des chèques alimentaires. D'abord parce qu'on n'est pas des miséreux à accepter la mendicité, on veut vivre dignement de son travail. Donc là, aujourd'hui, c'est pas possible. »



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