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Publié le 21 décembre 2022

Le jour où Gérard Miller a adressé un message fort aux grévistes : « C'est grâce à vous ! »

Gérard Miller intervenait lors de l'émission « Ça va faire du bruit » diffusée le jeudi 19 décembre 2019 sur LCI.


“ Je n'ai qu'une chose à dire : merci ! ”

Gérard Miller : « Je n'en peux plus, Je n'en peux plus du tombereau de critiques et à l'occasion d'injures qu'on déverse sur les grévistes. Et ce qu'on ne sait pas dans ce pays, que c'est grâce à des hommes comme celui que nous avons en face de nous que nous bénéficions en France d'un certain nombre de droits, d'un certain nombre d'acquis. Notre fête nationale, nous ne la célébrons pas le jour de la naissance de Louis XVI, le jour du sacre de l'empereur Napoléon ou le jour de la création du Medef. Nous célébrons notre fête nationale un jour de révolution. » Thierry Moreau : « Non, le jour de la fête de la Fédération, c'est faux. » Gérard Miller : « Le jour, en tout cas, que nous célébrons est lié à une révolution, la Révolution française. Et si vous ne voyez pas le lien qu'il y a entre les sans-culottes héroïques et des têtes dures comme les militants de la CGT, comme les militants de SUD-Rail ou comme les gilets jaunes, si vous ne voyez pas le lien entre les deux, je suis désolé. Moi je vais vous dire, si dans ce pays on ne comprend pas que l'histoire de France a été faite par des sans-culottes, a été faite par des communards, a été faite par des résistants, a été faite par des grévistes. Et bien moi qui suis effectivement psychanalyste, réalisateur, professeur à l'université, qui ai une vie confortable mais qui n'imagine pas vivre heureux dans un océan de malheurs, et bien moi je vais vous dire, je n'ai qu'une chose à communiquer à notre invité et à travers lui à tous les grévistes, je n'ai qu'une chose à dire : merci ! Est-ce que c'est clair ? » Christophe Beaugrand : « Bon ben écoutez, votre message est clair en tout cas. »


“ Une grève, c'est effectivement des sacrifices pour les salariés. ”

Gérard Miller : « On ne dit pas assez souvent sur, peut-être les médias, c'est que les grévistes eux-mêmes souffrent. Ils souffrent avant de faire la grève et ils souffrent pendant la grève. » Christophe Beaugrand : « Mais ils l'ont choisi ?! » Gérard Miller : « Ils l'ont choisi, absolument. » Christophe Beaugrand : « Subi par le gouvernement, certes, mais ils l'ont choisi. » Gérard Miller : « C'est ça qui fait d'ailleurs, permettez-moi de le dire, si c'est un mot qui ne vous gêne pas, c'est ça qui fait leur héroïsme. Ils l'ont choisi, ils souffrent. Faire une grève, il faut savoir ce que c'est, c'est perdre effectivement... » Thierry Moreau : « Et ceux qu'il ne l'ont pas choisi alors ? » Gérard Miller : « Je vais répondre à cette question. Je tiens d'abord à dire que dans l'océan des malheurs ou des souffrances, il y a aussi celle des grévistes. Il y a des moments de joie dans les grèves, heureusement, et il y a des moments de souffrance. Et je répondrais effectivement, ce qui circule un peu partout, c'est que quelques jours de galère, si pénibles soient-ils, et évidemment que c'est extraordinairement pénible. C'est peut-être à mettre en comparaison avec des années de misère. Une grève, c'est effectivement des sacrifices pour les salariés comme pour toute une série de gens... » Monia Kashmire : « Sauf que les sacrifices sont choisis. » Gérard Miller : « Est-ce que vous n'êtes pas sensibles au fait que c'est le gouvernement qui a choisi ce planning ? Il veut effectivement faire voter ça en janvier-février, donc, il savait parfaitement que la grève allait arriver au mois de décembre. » Christophe Beaugrand : « Vous voulez dire que c'était calculé ? Pour vous, c'était calculé pour que ça tombe à Noël ? Pour que ça mette... »


“ Je pense vraiment que vous êtes un peu déconnecté de la réalité. ”

Gérard Miller : « Enfin, ne me dites pas : " Pour moi ". » Christophe Beaugrand : « Non mais, je vous pose la question. » Gérard Miller : « Mais c'est une évidence ! » Thierry Moreau : « Mais non, ce n'est pas une évidence. On sait très bien que le calendrier, il a été en partie retardé notamment par les gilets jaunes parce que cette réforme aurait dû intervenir un peu plus tôt dans le quinquennat mais qu'à cause des gilets jaunes, ça n'a pas pu commencer avant l'été les discussions. Et que le projet de loi était prévu pour le début de l'année. Point barre. » Thierry Moreau : « On va laisser parler Julien Troccaz qui avait des choses à dire. » Julien Troccaz : « Juste un exemple, enfin je pense vraiment que vous êtes un peu déconnecté de la réalité, mais je ne dis pas ça... » Christophe Beaugrand : « Vous n'êtes pas dans les mêmes réalités en tout cas. » Julien Troccaz : « Au moins la réalité de la rue, des piquets de grève mais même des contacts avec des salariés précaires. Moi je vous donne juste une anecdote : lundi, on a des collègues de Paris-Est qui sont allés dans une entreprise privée avec des dames, emplois précaires, qui lavent, qui travaillent dans une blanchisserie. Donc nous sommes allés leur parler. Et la galère, elles expliquaient qu'elles se lèvent à 6h mais elles doivent se lever 2h avant pour aller faire leur travail. Donc on leur expliquait que la réforme des retraites, évidemment, touchait les plus précaires. Vous savez les réponses qu'on a eues ? C'est ben, ok, elles n'ont pas fait grève, elles ne peuvent pas, elles finissaient à 13h. Sauf que mardi, elles étaient place de la République, 100, à défiler avec nous mardi après-midi à 14 h. C'est ça la réponse qu'on a. »



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