SOCIAL

Publié le 18 décembre 2020

Le MEDEF nous prévient «À un moment, il faudra reposer ces questions»

Le président du MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, était l'invité de l'émission Good Morning Business ce vendredi 18 décembre. Celui-ci a évoqué un possible retour de la réforme des retraites si l'économie repart après la crise sanitaire.

«Il faudra, à un moment ou un autre se poser cette question»

Christophe Jakubyszyn (journaliste BFM Business): «Alors, on s'en sort. En tout cas, on a soutenu les entreprises grâce à des dépenses et des déficits records 122% du PIB l'an prochain, 8% de déficit. Est-ce que ça ne commence pas à vous inquiéter, Geoffroy Roux de Bézieux, cette course à la dette dans laquelle finalement, l'Etat, sans réduire ses dépenses, est en train de s'engager ?» Geoffroy Roux de Bézieux (président du MEDEF): «Bien sûr, mais ça, necommence pas à m'inquiéter, on a toujours dit nous, il y a le moment de la dépense parce qu'il faut sauver les entreprises. C'est assez logique que l'Etat, qui a demandé de nous arrêter, qui a arrêté l'économie, intervienne. Mais d'une part, il faudra rembourser cette dette, alors peut être sur une période plus longue et d'autre part, pour la rembourser, il n'y a pas 36 solutions, vous en avez deux. Il y a les impôts. C'est ce que l'on a fait en 2011 et là, ça arrête l'économie. Et puis, il y a la croissance. Et donc pour relancer la croissance, il faudra, à un moment ou un autre se poser cette question de la compétitivité de l'économie française, de la quantité de travail. Ce n'est pas le moment de le faire. On est encore dans la période de sauvetage, mais à un moment ou un autre, la question sera posée.»

«Ce n'est pas tabou»

Christophe Jakubyszyn: «Ça veut dire qu'il y a encore des sujets tabous en 2021 ? La durée du temps de travail, la réforme des retraites, tout ça, faut pas en parler, faut pas le faire ?» Geoffroy Roux de Bézieux: «Ce n'est pas tabou. Ce n'est pas le moment d'y travailler parce qu'encore une fois, on est aujourd'hui à un moment où il faut sauver l'économie, sauver les entreprises. Mais le moment où il faudra repartir? dans le courant de 2021, je ne sais pas vous dire quand, ces questions là devront être reposées. On n'est pas une île au milieu du monde. On travaille dans une économie qui est mondialisée et on travaille en Europe avec des pays qui, certains, s'en sont mieux sortis que nous, notamment au nord de l'Europe. Et donc, il faudra être en capacité de voir où sont les forces et les faiblesses de l'économie française.»

«Il y a aussi un sujet financier qu'on ne peut pas nier.»

Christophe Jakubyszyn: «On était avec Laurent Berger il y a trois jours sur ce plateau qui nous disait qu'il ne faut vraiment pas faire la réforme des retraites avant l'élection présidentielle. Est-ce que c'est votre avis aussi ?» Geoffroy Roux de Bézieux: «Écoutez, je ne suis pas forcément d'accord. Ca va vraiment dépendre de l'état de l'économie. Si effectivement on est une économie qui est par terre, parce que l'épidémie dure, parce qu'on n'arrive pas à repartir, il ne faut pas ajouter une réforme compliquée à une situation économique difficile. Mais si on repart vite, alors oui, il faudra poser la question. On a un sujet, un sujet financier, on a un sujet que personne ne nie, qui est un sujet de durée de vie, d'espérance de vie. Il avait été peut être mal posé parce que ce qui est vrai, c'est que cette réforme dite systémique, le système à points qui peut paraître sur le papier un système intelligent, est très anxiogène. Les Français n'avaient pas confiance avant l'épidémie. Je pense qu'ils n'ont pas plus confiance après. Mais il y a aussi un sujet financier qu'on ne peut pas nier.»



À découvrir aussi...

Partager cette page