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Publié le 04 février 2021

Natacha Polony nous parle du mépris des élites envers les pauvres

L'Analyse de Natacha Polony

Lors de son passage dans l'émission "Quotidien" du mercredi 3 février 2021, animée par Yann Barthès sur TMC, Natacha Polony a abordé le sujet du centrisme autoritaire. Un concept qu'elle décortique avec la précision d'une analyste politique aguerrie, exprimant une critique acerbe de ce qu'elle considère comme une tendance des élites à mépriser le jugement des citoyens ordinaires. Son diagnostic est sans appel : un écart grandissant entre une classe dirigeante convaincue de sa supériorité intellectuelle et les classes moins favorisées, reléguées au rang de spectateurs passifs de la démocratie.

La journaliste et essayiste n'hésite pas à pointer du doigt les conséquences de cet élitisme sur la participation électorale. Elle met en lumière un phénomène alarmant : l'abstention croissante lors des élections, qui atteint des sommets lors des législatives de 2017 avec 57% d'abstention au second tour, et s'accentue avec le contexte de la crise sanitaire du COVID-19. Polony décrit un suffrage censitaire de facto où les moins aisés sont les grands absents du vote, laissant ainsi le champ libre à une politique qui favorise les intérêts des plus nantis.

La Morale de la Classe Dirigeante

Elle poursuit son analyse en dépeignant les stratégies de justification morale utilisées par l'élite pour légitimer leurs décisions. L'idée que l'élite "sait" quelle est la bonne politique à mener et que leur gouvernance est la seule valable, sans alternative possible, est un leitmotiv qui, selon elle, domine depuis des décennies. Polony dénonce une forme de paternalisme politique où les divergences d'opinions sont balayées sous le tapis, les dissidents étant systématiquement marginalisés et étiquetés d'ignorants.

Natacha Polony ne mâche pas ses mots lorsqu'elle évoque le mépris affiché par certains penseurs comme Alain Minc, envers les citoyens les moins diplômés, en référence au Brexit. Elle s'insurge contre l'idée qu'un niveau d'éducation supérieur devrait être une condition pour le droit de vote, révélant ainsi un dédain profond pour la capacité de l'ensemble des citoyens à prendre des décisions éclairées. Cette attitude, selon Polony, est révélatrice d'une démocratie en crise, où le concept même de "bonne gouvernance" est instrumentalisé pour exclure et dévaloriser.

Un Appel à la Réflexion Démocratique

Natacha Polony, avec son intervention sur TMC, lance un appel vibrant pour une réflexion sur notre pratique démocratique. Elle invite à remettre en question les fondements d'un système qui, sous couvert de rationalité et de savoir, risque de se couper des réalités vécues par la majorité des citoyens. Une prise de conscience est nécessaire pour raviver le lien entre les gouvernants et les gouvernés, et pour garantir que la démocratie reste fidèle à son principe le plus fondamental : le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.



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