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Publié le 06 juin 2021

Radars: Jean-Pierre Pernaut nous révèle la face cachée des «pompes à fric»

Jean-Pierre Pernaut nous parle de la sécutité routière et l'argent des contraventions lors de l'émission «Jean-Pierre et vous» diffusée sur LCI ce samedi 5 juin 2021.

«760 millions d'euros entre les amendes forfaitaires et les amendes majorées»

Jean-Pierre Pernaut: «L'argent des radars. Combien rapportent-ils, les radars ? Ils rapportent beaucoup d'argent.» Vincent Perrault: «En 2019 déjà, Jean-Pierre, il y avait exactement 4 094 radars en fonction sur les routes. Mais on parle, là, des radars fixes automatisés, ceux qui vous prennent par devant, par derrière, etc...» Jean-Pierre Pernaut: «Donc ça donne des contraventions à la pelle» Vincent Perrault: «Des contraventions à la pelle. Ces radars ont généré 12,5 millions de contraventions et cela représente le chiffre astronomique de 760 millions d'euros entre les amendes forfaitaires et les amendes majorées, ceux qui n'ont pas payé à temps.» Jean-Pierre Pernaut: «Alors, on en parle aujourd'hui parce qu'il y a une nouveauté. Ce sont les centaines de voitures radars privées qui vont arriver sur les routes. Elles ont commencé à arriver un peu partout dans les départements. Les associations de consommateurs sont vent debout. On verra tout à l'heure avec Vincent où va l'argent de ces radars. Il y en aura sans doute beaucoup plus bientôt. Regardez d'abord ce reportage de Marion Feuillatte à Lille.» On en compte près de 5 000 en France. Des radars chantiers, des tronçons, des mobiles ou des fixes. À la campagne comme en ville, impossible de faire le moindre trajet sans en croiser.

«C'est un peu honteux, c'est une pompe à fric pour l'Etat»

Un automobiliste: «Hier, j'ai fait par exemple Saint-Quentin - Soissons, il y a 70 km dans la pampa, il y avait cinq radars.» Un second automobiliste: «C'est un peu honteux, je trouve. C'est une pompe à fric pour l'Etat.» Un autre automobiliste: «C'est un peu scandaleux, je pense que l'Etat se fait pas mal de fric là-dessus.» D'autant que 96% des amendes sont délivrées pour des petits excès de vitesse. Laurence est administratrice d'un groupe d'usagers de la route sur les réseaux sociaux, chaque jour, ses 200 000 membres se préviennent les uns, les autres de la présence de radars plus ou moins cachés. Laurence Decoop: «C'est le jeu du chat et de la souris. Ils essayent de nous piéger. Nous, on essaye de les contrer en avertissant.» Mais son cheval de bataille, ce sont les voitures radars. Elles roulent à la vitesse autorisée et tout véhicule qui les dépasse est flashé. Une manne financière gigantesque puisque lorsqu'elles sont conduites par des sociétés privées, elles rapportent chacune 262.000 euros.

«Ce n'est plus de la sécurité routière, c'est de la sécurité rentière»

Laurence Decoop: «Ce n'est plus de la prévention, ce n'est plus de la sécurité routière, c'est de la sécurité rentière à ce niveau là. Avant, vous pouviez vous faire arrêter parce que vous aviez commis un excès de vitesse. Aujourd'hui, quand vous, vous croisez ce véhicule vous ne savez même pas que vous vous êtes fait flasher donc on s'en fout que vous rouliez à 140 ! Lui, il vous aura flashé, il sera content.» Les infractions routières, toutes confondues, ont rapporté à l'Etat plus d'1,5 milliards d'euros en 2019. Au départ, ces recettes étaient destinées à l'entretien des routes ou à des campagnes de prévention routière. Mais d'année en année, cet argent a été utilisé dans bien d'autres domaines. Alexandra Legendre (Responsable de la ligue de défense des conducteurs): «Il y a quelques millions qui vont aux hopitaux. On s'aperçoit que le gouvernement pioche un petit peu aussi pour combler son propre déficit et finalement, la sécurité routière est la grande perdante.» Et dans le cas d'excès de vitesse contrôlés par un radar automatique dans une voiture personnelle, 100% des contestations avec avocat aboutissent à une récupération des points.



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