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Publié le 19 septembre 2022

Retraites : 1,50 €/mois pour sauver l'âge de départ ? Dans l'embarras, ce député LREM explique que « ça va à l'encontre de l'objectif »

David Guiraud était l'invité de l'émission « Instant politique » diffusée ce jeudi 15 septembre 2022 sur Franceinfo.

« Il suffit d'augmenter les cotisations salariales de 1,50 € pour que le système soit à l'équilibre jusqu'en 2070 »

David Guiraud : « Le Conseil d'orientation des retraites, il faut bien lire ce qu'ils disent. Je vais les citer, ils disent : " Les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l'idée d'une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. " En d'autres termes, vous n'avez aucune obligation budgétaire de faire cette réforme. Aucune. C'est-à-dire qu'il faut juste tenir, allez, je dis tenir, 20 ans. Sinon on pourrait faire autre chose. On pourrait se dire : " Mais est-ce qu'on ne met pas un peu d'inventivité pour éviter que les gens aient à travailler plus dans leur vie ? " Par exemple, je prends un exemple tout bête : si vous gagnez 2 000 € net par mois, il suffit d'augmenter les cotisations salariales de 1,50 € pour que le système soit à l'équilibre jusqu'en 2070. Donc, est-ce qu'on ne poserait pas, par exemple, la question aux gens ? Est-ce que vous ne voulez pas... »

« 2 € pour les patrons, 1,50 € pour les salariés »

Gilles Bornstein : « Salariales ou patronales ? » David Guiraud : « 2 € pour les patrons, 1,50 € pour les salariés. Eh ben ça, par exemple, on pourrait poser cette question. Vous voulez travailler deux, trois, quatre ans de plus dans votre vie, ou cotiser 1,50 € de plus par mois ? Sachant que nous, on propose d'augmenter les salaires. Bah voilà, ça, ça fait des questions, vous voyez. » Paul Midy : « Augmenter les cotisations, ça va à l'encontre de l'objectif majeur qu'on a fixé dans ce quinquennat, c'est d'atteindre le plein-emploi, donc de réduire le chômage. Et pour réduire le chômage, il faut baisser le coût du travail. C'est ce qu'on a fait ces dernières années. » Gilles Bornstein : « Alors là, David Guiraud, vous parlez de cotisations salariales. »

« Nous, on pense que c'est une mauvaise idée »

Paul Midy : « Oui mais, les cotisations salariales et les cotisations patronales, à la fin, ça fait le coût du travail. Et donc, si vous touchez à ces cotisations et que vous les augmentez, ça augmente le prix du travail pour les entreprises. » Gilles Bornstein : « Demander de faire payer 1,50 € de plus à tous les salariés, vous, moi : vous avez l'impression que ça nuirait à l'objectif du plein-emploi ? » Paul Midy : « Oui, et pourquoi ? C'est vrai que quand on le présente comme ça, c'est très malignement présenté, parce que ça a l'air tout petit comme ça, 1,50 €. Mais dès que vous décalez vers le haut le coût du travail, vous allez exclure un certain nombre de personnes du marché du travail et vous allez augmenter le chômage. Donc nous, on pense que c'est une mauvaise idée. On ne veut vraiment pas aller là-dessus. »



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