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Publié le 21 juillet 2022

Un travailleur en larmes : « Je bosse et je n'arrive pas à manger la dernière semaine du mois »

Gilles, auditeur, intervenait lors de l'émission « Les Grandes Gueules » diffusée sur RMC ce jeudi 21 juillet 2022.

« Je suis à peine au-dessus du Smic, la dernière semaine du mois, je ne mange pas »

Gilles (auditeur) : « Je trouve ça tout à fait normal, c'est une nécessité pour moi, d'augmenter le Smic, parce que je suis conducteur de bus, je suis à peine au-dessus du Smic, la dernière semaine du mois, je ne mange pas, que ce soit bien clair. Je n'arrive pas à manger. Là, pendant une semaine, je vais me mettre au régime. J'ai des soins à faire, de santé, je ne peux pas. Sur des frais de déplacement, des fois, je suis obligé de les réclamer à mon employeur, qui est une grosse multinationale. Je ne vais pas la nommer. » Marie-Anne Soubré : « Gilles, comment vous faites, en fait ? Vous avez recours à des associations pour manger, etc. ? » Gilles (auditeur) : « Non, parce que, malheureusement, j'ai une part de fierté et... » Mourad Boudjellal : « Le problème, c'est que Gilles, il travaille et il est dans la même situation que s'il bossait pas, quoi. Il n'y a pas de plus-value dans sa vie que lui apporte le travail. » Marie-Anne Soubré : « C'est ce que je disais, les travailleurs pauvres, c'est un scandale. » Gilles (auditeur) : « Je travaille 13 heures par jour. »

« C'est une histoire qui va mal se finir »

Marie-Anne Soubré : « Mais non, mais c'est pas normal. » Olivier Truchot : « Est-ce qu'on peut le laisser parler, Gilles, pardon, laissez-le parler. Parce que moi, je voudrais comprendre, Gilles, c'est-à-dire qu'en fait, dans le mois, à quel moment vous êtes dans le rouge ? » Gilles (auditeur) : « Je n'y suis pas, parce que je ne mange pas. J'évite d'y aller, parce que je me suis retrouvé dans le rouge, il m'a fallu plus de deux ans pour remonter. Donc, c'est un cercle vicieux dans lequel je ne peux pas rentrer. Là, je suis en litige avec mon employeur parce qu'on me doit des heures de travail, mais c'est aberrant ! Et on trouve encore le moyen de gratter, parce qu'on me dit que ce n'est pas juste, que ceci, que cela. Moi, c'est une histoire qui va mal se finir. Enfin, quand je dis mal, entre guillemets, parce que ça va se finir avec des procédures, parce qu'on va chercher à me gratter ceci, cela. » Olivier Truchot : « Mais Gilles, pardon, quand vous dites : " Je ne me nourris pas ", ça veut dire quoi concrètement ? »

« La dernière semaine, je m'achète un paquet de gâteaux et je fais avec »

Gilles (auditeur) : « Concrètement, ça veut dire que je mange trois semaines par mois et la dernière semaine, je m'achète un paquet de gâteaux et je fais avec. Donc c'est inadmissible, en étant diabétique. » Olivier Truchot : « Non ! » Bruno Poncet : « Il y a plein de gens comme ça. » Mourad Boudjellal : « Et il bosse, c'est ça qui est inadmissible. Où est la différence dans votre vie, si vous ne bossiez pas ?! C'est ça. Quand on bosse, c'est pour avoir quand même une meilleure qualité de vie. » Gilles (auditeur) : « Là où je suis bien loti, on va dire, c'est que j'habite dans un logement social qui a été isolé, donc c'est très bien. Je n'ai pas eu à mettre de chauffage cet hiver, donc c'est très bien dans un sens. Heureusement, j'ai envie de dire. Heureusement ! » Mourad Boudjellal : « Sinon, ça faisait cher. » Gilles (auditeur) : « Ben oui, parce que... » Olivier Truchot : « Ça c'est une action concrète, les logements sociaux, effectivement, de les rénover. » Marie-Anne Soubré : « Vous avez l'APL ? Vous avez votre logement et quand même une part d'APL ? » Gilles (auditeur) : « Oui, j'ai une part d'APL, j'ai la prime d'activité, mais même avec ça, je ne m'en sors pas. »



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