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Publié le 21 septembre 2021

Une avocate s'inquiète au sujet du passe: «Petit à petit, on trouvera ça normal»

Karine Shebabo, Avocate au barreau de Paris, était l'invitée de l'émission «C Politique» diffusée sur France 5 ce dimanche 12 septembre 2021.

«N'importe qui n'a pas le droit de nous contrôler»

Karine Shebabo (Avocate): «Moi, je suis avocate au barreau de Paris depuis 20 ans. Les premières choses qu'on apprend en droit pénal, c'est de savoir qui a le droit de contrôler dans la rue. N'importe qui n'a pas le droit de nous contrôler, de nous demander notre identité, de nous demander même un élément qui concerne notre santé ou notre état de vaccination. Et là, de manière tout à fait abrupte, on se rend compte que des personnes qui sont des responsables d'établissements, puisque c'est ce que dit le texte, sont mis sur un même pied d'égalité que les forces de l'ordre puisqu'on dit que ce sont les responsables d'établissement ou les forces de l'ordre qui pourront ou devront vérifier, donc faire ce contrôle et que seules les forces de l'ordre pourront vérifier notre identité. Donc, on arrive quand même à faire tomber, pour moi, un des principes essentiels de notre démocratie, c'est que normalement, nous, avocats de la défense, quand on lit une procédure, la première chose qu'on vérifie, c'est le contrôle d'identité ; est-ce que oui ou non il est régulier ?»

«Il va y avoir un effet de cliquet, on va s'habituer à ça»

Karine Shebabo: «Pourquoi ? Parce qu'un contrôle, normalement, il doit intervenir sous le contrôle du juge et son irrégularité peut faire sauter toute une procédure. Et là, on a eu des personnes à l'entrée de restaurants, etc. qui au début, nous demandaient le passe plus une pièce d'identité. Donc des personnes qui ne sont absolument pas habilitées. Et le risque a été souligné par la présidente de la CNIL, c'est qu'en fait, il va y avoir un effet de cliquet, on va s'habituer à ça. Et puis, petit à petit, on trouvera ça normal qu'effectivement, on ait notre nom, notre prénom, la date de naissance.» Thomas Snégaroff: «En gros, que l'état d'urgence ou d'exception devienne la règle ?» Karine Shebabo: «Voila.»



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