ENVIRONNEMENT

Publié le 27 septembre 2023

« Je ne veux plus voir cela » : t-shirts dévoilés, la présidente de l'Assemblée nationale sort de ses gonds

Des T-shirts militants dans l'hémicycle : La revendication écologiste

Lors du récent retour des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, un détail vestimentaire a suscité bien des remous. Les députés écologistes ont arboré un T-shirt orné de "warming stripes" (ou rayures de réchauffement) pour dénoncer la stratégie environnementale du gouvernement. Cet imprimé, qui avait déjà capté l'attention lors de la COP26 à Glasgow, offre une visualisation frappante des 170 ans d'augmentation des températures mondiales.

Un message visuel fort

Eva Sas, députée écologiste de Paris, ne s'est pas contentée de ce geste symbolique. Elle a directement interpellé la direction actuelle du pays. Evoquant la récente planification écologique proposée par Emmanuel Macron, Sas a relevé un certain nombre d'incohérences : « Des promesses sans engagements concrets », a-t-elle déclaré, pointant du doigt une « planification sans plan d'action clair », ou encore « des objectifs sans véritables moyens ». Selon elle, le gouvernement fait preuve d'une certaine schizophrénie en matière de politique environnementale, oscillant entre la promotion des transports en commun et celle de l'automobile.

La portée du message des députés écologistes ne s'est pas arrêtée à leurs critiques verbales. Par leur choix vestimentaire, ils ont voulu rappeler l'urgence climatique. Les rayures bleues et rouges, symbole du réchauffement global, étaient affichées fièrement. Eva Sas a souligné l'importance de ce symbole, affirmant que le port de ces T-shirts était une façon de « rappeler solennellement » la gravité de la situation.

Tensions palpables à l'Assemblée

Cependant, ce geste militant n'a pas été du goût de tout le monde. La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, ainsi que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, ont vivement réagi. Pour eux, cette démarche était un "happening" visant à détourner le débat du fond. Braun-Pivet a été claire, rappelant que l'hémicycle n'était pas un lieu de manifestation vestimentaire. Face aux 23 élus écologistes, elle a énoncé un ultimatum : « Soit vous respectez nos règles, soit je vous rappelle à l’ordre ».

L'origine des "warming stripes"

Mais d'où vient donc ce design qui a tant fait parler ? Le concept de "warming stripes", parfois décrit comme le "code-barres du réchauffement climatique", a vu le jour en 2018, grâce au climatologue britannique Ed Hawkins. Le principe est ingénieux : chaque bande colorée représente une période donnée (souvent une année), et l'ensemble offre une vision chronologique de l'évolution des températures.

Une visualisation intuitive de l'urgence climatique

Le choix des couleurs, lui, est tout aussi parlant. Le bleu indique les périodes de température plus fraîche, tandis que le rouge traduit des pics de chaleur. L'intensité de ces couleurs renseigne sur l'écart par rapport à la normale : plus la teinte est prononcée, plus la déviation est grande. Ainsi, une simple observation de ces rayures suffit pour comprendre l'accélération du réchauffement climatique. Les bandes deviennent de plus en plus rouges au fil des années, traduisant une situation de plus en plus préoccupante.

Au-delà de la polémique et des tensions à l'Assemblée nationale, ces "warming stripes" soulèvent une question fondamentale : comment, face à une telle urgence climatique, nos dirigeants peuvent-ils adopter une stratégie à la hauteur des enjeux ?



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