SANTÉ

Publié le 15 janvier 2021

Ce professeur balance sur BFM: «il n'y a aucune preuve» de l'utilité du confinement

Le professeur Parola de l'IHU Méditerranée de Marseille était en duplex sur le plateau de BFM Story ce mercredi 13 janvier 2021.

«Il n'y a aucune preuve scientifique au sujet du confinement»

Olivier Truchot: «Alors certains préconisent un troisième confinement, un confinement préventif par rapport à " cette menace " du variant britannique. Qu'est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu'effectivement, un troisième confinement c'est la solution ?» Pr. Philippe Parola: «Ce que je vais vous dire n'est pas mon opinion ni ce que j'en pense mais ce qui est déduit de la littérature et des premières analyses. Actuellement, il n'y a aucune preuve scientifique au sujet du confinement, et aux Etats-Unis on commence à montrer l'inverse, que le confinement de tout le monde (bien sûr je ne parle pas de l'isolement des patients atteints) mais il n'y a aucune preuve scientifique que le confinement et les mesures sociales aient changé quoi que ce soit à la courbe épidémiologique.

«Des personnes confinées avaient plus de chances de se contaminer dans le cercle familial»

Pr. Philippe Parola: «Nous avons vu ça dans le Sud puisque nous testons depuis le début, nous n'avons pas de variations quant à la capacité de test et nous avons bien vu que l'histoire naturelle de ce virus et des courbes n'étaient pas fonction des mesures d'isolement. Il y a même des études en Espagne sur ce que vous avez appelé " la première vague " ainsi qu'en Italie qui montraient que des personnes confinées avaient plus de chances de se contaminer dans le cercle familial. Quand vous avez quelqu'un qui est malade à la maison, il faut l'isoler et bien sûr se laver les mains à l'alcool mais de confiner tout le monde ensemble non seulement il n'y a pas de preuve, mais il commence à émerger des éléments pour dire que ça aggrave les choses. C'est une décision politique pour lesquelles le ministre et les ministres auront des arguments qu'ils expliqueront le cas échéant. Je ne l'espère pas, tout simplement, au vu de la situation que nous avons pu observer ici en temps réel depuis le début.»

«Pas en relation avec les mesures de confinement»

Margaux de Frouville: «Professeur quand vous dites : "On n'a pas de preuves scientifiques de l'effet du confinement. ", est-ce que ça ne revient pas à nier l'impact des interactions sociales sur la circulation du virus et à faire finalement d'une simple coïncidence temporelle le fait qu'au mois de mars, on ait atteint un pic en termes de nouvelles hospitalisations, 14 jours après la mise en place du confinement, ce qui correspond au délai d'incubation et au délai parfois d'aggravation de certains cas, heureusement minoritaires ?» Pr. Philippe Parola: «Moi encore une fois, je ne donne que ce que j'ai observé. Nous avions ici lorsque nous étions sur une pente descendante, et peut être avant l'apparition de nouveaux variants qui changent un peu la donne (des variants passés et peut-être même le variant actuel) les pentes de diminution d'incidence, d'hopitalisation, de réanimation ainsi que les prélèvements dans l'environnement (les marins pompiers militaires marseillais ont fait un travail extraordinaire qui permettait de voir en anticipant un peu ce qui allait se passer) n'était pas en relation avec les mesures de confinement.»

«La Suède est loin derrière nous en termes de mortalité par habitant»

Pr. Philippe Parola: «Il y a un autre exemple : la Suède. On a beaucoup parlé de la Suède qui soit disant prendrait des mesures, mais on sait ce qui s'est passé depuis sept mois. La Suède est loin derrière nous en termes de mortalité par habitant, n'a jamais confiné. Je ne connais pas les éléments de détails de la prise en charge thérapeutique en Suède, mais enfin, globalement, ça n'est pas pire qu'en France, voire un peu mieux. Bien entendu vous avez raison, tout rassemblement social de proximité, lorsque l'on se touche, lorsque l'on est proche et que l'on ne se lave pas les mains (ce qui est difficile dans certaines circonstances) le risque de contamination augmente. Mais c'est l'histoire naturelle des virus, c'est deux choses différentes. Éviter une rave party en pleine période de circulation du virus est recommandé aux jeunes. De ne pas être en contact de proximité avec des plus âgés est raisonnable. Confiner tout le monde, y compris les gens qui ne sont pas malades, ne me paraît pas être supporté par des données épidémiologiques actuelles. Mais le politique et les décideurs mettront cela en balance avec les autres éléments qu'ils ont sur le plan économique et social avec les dégâts collatéraux qu'il y a, je ne pense pas que cela soit en faveur avec un confinement. Mais encore une fois, nous ne faisons ici que retransmettre nos datas. Pas nos opinions, seulement nos données.»



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