SANTÉ

Publié le 17 mars 2024

En France en 2024, un bébé en détresse respiratoire a été refusé aux urgences d'un hôpital

Face à l'urgence et à l'absence de place : le combat d'un père

Dans le silence encore lourd de l'aube d'une journée qui s'annonçait comme les autres, Julien Daviaud, un père de famille de la commune de Saintes, dans le département de la Charente-Maritime, fait face à une situation que nul parent ne devrait jamais affronter. Sa fille, âgée d'à peine un an, présente soudainement des symptômes de détresse respiratoire, un tableau clinique alarmant qui ne laisse place à aucune hésitation. Rapidement, la décision est prise de consulter un médecin, qui ne tardera pas à prescrire une hospitalisation en urgence pédiatrique pour bronchiolite. Cependant, le premier obstacle se dresse déjà devant cette famille : le service de pédiatrie de l'Hôpital de Saintes est saturé. Une réalité malheureusement trop commune dans le système de santé français, confronté à des crises de capacité récurrentes.

Un parcours du combattant commence

"Nous sommes à ce moment-là, sur le parvis de l'Hôpital avec le mot du médecin nous indiquant que notre fille doit être hospitalisée, mais sans savoir où se diriger pour qu'elle soit prise en charge," confie Julien Daviaud, marqué par l'urgence de la situation et l'incertitude pesante qui en découle. Face à l'impossibilité de trouver une place dans l'hôpital de sa commune, le père de famille se voit contraint de contacter l'Hôpital de Rochefort, situé à 50 kilomètres de là, sans pour autant obtenir la garantie d'une prise en charge.

Le temps presse, la détresse respiratoire de la petite fille s'intensifie, une course contre la montre s'engage. Julien Daviaud décrit avec précision les symptômes alarmants de sa fille lors de son appel au SAMU, qui décidera finalement de mettre en place un rendez-vous avec le SMUR directement à l'entrée sur le parking des urgences. C'est dans cet espace, loin de l'environnement stérile et sécurisant d'une salle d'urgence pédiatrique, que les premiers soins seront administrés à la fillette, stabilisée sur le parking, puis aux urgences pour adultes. Il aura fallu attendre quatre heures interminables, selon les dires de Julien Daviaud, pour que sa fille soit finalement transférée en pédiatrie à l'hôpital de Rochefort.

Entre colère et appel à l'action

"La colère et l'incompréhension" sont les mots utilisés par Julien Daviaud pour décrire ses sentiments face à cette épreuve. "Comment, en France, en 2024, peut-on fermer les yeux face à l'impossibilité de prendre en charge des bébés en urgences vitales, par manque de place?" s'interroge-t-il, résumant ainsi le désarroi de nombreux parents confrontés à des situations similaires. La famille Daviaud, après avoir frôlé le drame, met désormais tout en œuvre pour que leur histoire ne reste pas sans suite.

Dans les jours à venir, Julien Daviaud sera reçu par la direction de l'Hôpital de Saintes. Son objectif est clair : trouver des solutions pour adapter, voire changer ce système de santé qui semble à bien des égards dépassé et incapable de répondre efficacement aux urgences pédiatriques. Un combat qui dépasse la simple anecdote personnelle pour toucher à l'universel, celui de garantir un accès aux soins d'urgence pour tous, sans exception. À l'heure où notre article est rédigé, la direction de l'Hôpital n'a pas souhaité répondre aux questions soulevées, laissant un voile d'incertitude sur les actions concrètes qui pourront être mises en place pour éviter que d'autres familles ne se retrouvent dans la même impasse.

L'histoire de Julien Daviaud et de sa fille n'est malheureusement pas un cas isolé. Elle met en lumière les failles d'un système de santé sous tension, où la course contre la montre pour sauver des vies se heurte trop souvent à des obstacles bureaucratiques et logistiques. À travers le combat de ce père de famille, c'est un appel à la réforme, à la solidarité et à l'amélioration continue de nos structures de soins qui se fait entendre, pour que plus aucun parent ne se retrouve démuni face à l'urgence de sauver son enfant.



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