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Publié le 28 avril 2022

« On a fait une société de consommation avec des salaires où les gens ne peuvent pas consommer » Laurent Magnin

Laurent Magnin était l'invité de l'émission « Les Grandes Gueules » diffusée sur RMC ce jeudi 28 avril 2022.

« On a fait une société de consommation avec des salaires où les gens ne peuvent pas consommer »

Laurent Magnin : « Ce qui est assez génial, c'est qu'on a fait une société de consommation avec des salaires où les gens ne peuvent pas consommer. Moi je trouve ça merveilleux. On s'étonne de la tension sociale de ce pays. On s'est gargarisé de faire une grande société de consommation, et en fait, la moitié de nos compatriotes, ils ne peuvent pas consommer. Et quand je dis " pas consommer ", c'est du tout. J'avance peut-être un truc, en tout cas que je ressens, mais je pense qu'on ne mesure même pas à quel point le covid a été dévastateur psychologiquement. J'ai rencontré beaucoup de gens qui, pour la première fois de leur vie – alors par exemple pour ceux qui ont déjà vingt ans de carrière dans des boîtes, ou même des gens plus jeunes... En fait, ce qui s'est passé pendant les deux ans de covid, il s'est passé un truc terrifiant pour tout le monde : on a réfléchi à nos vies, on a réfléchi à nos vies. Et donc, à la sortie, c'est : " Est-ce que j'accepte ce que j'aurais accepté il y a deux ans ? Bah non, je ne vais pas forcément accepter. " En fait, il y a une prise de conscience. »

« Il y a cette notion de prise de conscience très forte »

Laurent Magnin : « Moi, j'ai rencontré beaucoup de gens, par exemple, qui, pendant le covid, ont découvert que le transport est une horreur. Que passer deux heures dans sa bagnole dans l'Île-de-France, c'était catastrophique, et qu'il n'y avait pas de solution pour tout le monde en termes de transports en commun, faut pas rêver non plus. Donc il y a cette notion de prise de conscience très forte. Après, quand on dit " la faute des entrepreneurs ", oui, les entrepreneurs, ils ont une faute. Il l'a assez bien dit, du reste, le gars du TP. C'est que c'est un pays où les patrons – c'est assez génial, du reste –, on ne les voit jamais, ils sont planqués. C'est-à-dire les mecs, ils ne sont jamais fiers de leur métier, ils ne viennent jamais dire : " Mais j'ai vraiment des choses à faire, j'ai vraiment des choses à vous dire. " Quitte à prendre des critiques, du reste, à se faire parfois engueuler... Bon, il y a des tas de gens dans ce pays qui managent, et ils ne savent pas ce que veut dire le mot management. Donc on a quand même des vrais sujets autour de tout ça. »



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