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Publié le 23 août 2023

À bout, un père installe lui-même une clim dans la chambre d'hôpital de son bébé

Des hôpitaux mal préparés aux vagues de chaleur

À la fin août, alors que la France est assaillie par une canicule tardive, un fait marquant a suscité de vives réactions dans la ville de Bordeaux. Pour pallier le manque de rafraîchissement dans la chambre surchauffée de son enfant hospitalisé, un père déterminé n'a pas hésité à acheter une climatisation de sa propre initiative.

La situation à Bordeaux n'est pas un cas isolé. Les hôpitaux, particulièrement ceux situés dans des bâtiments anciens, peinent à fournir un confort thermique adéquat à leurs patients et leur personnel. Certaines infrastructures, malgré leurs vitrages, empêchent même l'ouverture de fenêtres, rendant l'atmosphère encore plus étouffante. Dans une telle situation, on pourrait s'imaginer dans un sauna plutôt que dans un lieu de soins. Le CHU de Bordeaux en est un exemple frappant avec 44°C enregistrés sur une simple passerelle vitrée.

Des parents à bout, prêts à tout pour le bien-être de leurs enfants

La pédiatrie est l'un des services les plus touchés. Les enfants, particulièrement vulnérables à ces fortes chaleurs, subissent de plein fouet cette canicule en milieu hospitalier. Un père, ne supportant plus de voir son enfant dans une chambre où le mercure atteignait 37°C, a pris la décision de dépenser 400 euros pour une climatisation. Pour Agnès Marquet, représentante syndicale SUD du CHU de Bordeaux, cette situation est inacceptable et témoigne de la détresse des familles confrontées à de telles conditions.

Mais la canicule n'affecte pas seulement les patients. À Valence, une aide-soignante, dépassée par la chaleur, rapporte des températures atteignant les 33°C sur toute la journée. Les conséquences sur les conditions de travail sont palpables. Pour elle, la situation est "aberrante". Pour tenter de tenir le coup, les soignants adoptent des méthodes de fortune, comme se mouiller la tête régulièrement.

Les solutions temporaires ne suffisent plus

De son côté, la direction du CHU de Bordeaux ne nie pas la situation. Interrogée par l'AFP, elle admet les températures "très élevées" relevées dans certains de ses services. Toutefois, elle souligne que les efforts pour climatiser ou rafraîchir davantage d'espaces ont été multipliés ces dernières années. En effet, les épisodes caniculaires devenant plus fréquents, la nécessité d'adapter les infrastructures devient une priorité.

Agnès Marquet n'hésite pas à critiquer les mesures temporaires mises en place, qualifiant les plans canicule de simples "pansements" sur une plaie béante. Elle appelle à des solutions durables et adaptées au contexte actuel de réchauffement climatique. "Des situations comme celles-ci, nous risquons d'en avoir de plus en plus", prévient-elle. Elle évoque également la détresse du personnel soignant, contraint d'utiliser des glaçons sous leur blouse pour trouver un peu de fraîcheur.

Cette canicule met en lumière les lacunes en matière d'infrastructures hospitalières et le manque de préparation face aux défis du réchauffement climatique. Il est impératif que des mesures pérennes soient mises en œuvre pour garantir le bien-être des patients et des soignants.



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