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Publié le 14 mars 2024

Êtes-vous concerné par la nouvelle réglementation européenne imposant une surveillance par caméra dans votre véhicule ?

Vers une surveillance accrue au volant

Au cœur des débats actuels sur la sécurité routière en Europe, une nouvelle réglementation s'apprête à modifier profondément notre rapport à la conduite automobile. Dès cet été, les premiers véhicules équipés d'un système avancé de surveillance de la distraction et de la somnolence du conducteur feront leur apparition, sous l'impulsion d'une législation européenne. C'est dans un contexte de renforcement général des mesures de sécurité que cette innovation fait son entrée, promettant d'apporter une réponse technologique aux défis persistants de la sécurité sur les routes.

L'équipementier Forvia, à la pointe de cette avancée, a récemment partagé ses expériences lors de tests en laboratoire, mettant en évidence la capacité de ces systèmes à interpeller les conducteurs distraits ou somnolents. Un simple regard un peu trop long hors de la route déclenche une alerte visuelle, incitant le conducteur à recentrer son attention. Cette fonctionnalité est le fruit d'une réglementation, baptisée "GSR2", qui impose dès le 7 juillet prochain l'intégration de ces dispositifs dans tous les nouveaux modèles de véhicules homologués en Europe.

Une technologie de pointe au service de la prévention

Le Règlement délégué (UE) 2023/2590, établi en juillet 2023, précise les exigences de ce système de détection, capable d'alerter le conducteur dès que son regard se détourne de la route pour des durées critiques. Cette réglementation vise à combattre les risques d'accidents liés à la distraction et à la somnolence, en instaurant des seuils de tolérance basés sur la vitesse du véhicule. Elle représente une évolution significative des systèmes de surveillance du conducteur (DMS) déjà en vigueur depuis juillet 2022, en apportant une précision et une couverture (jour et nuit) inédites.

La mise en œuvre de cette technologie s'appuie sur l'utilisation de caméras infrarouges, capables de détecter avec une précision remarquable les signes de fatigue ou de distraction en analysant de nombreux points du visage. Cette approche offre une surveillance non intrusive mais efficace, capable de réagir instantanément en cas de danger. Les essais réalisés démontrent la capacité du système à émettre des alertes visuelles et sonores adaptées, soulignant l'importance d'une telle innovation pour la sécurité routière.

Face à la question de la surveillance technologique

L'adoption de cette réglementation européenne soulève des questions importantes sur l'équilibre entre sécurité et surveillance. Si l'objectif de zéro décès sur les routes d'ici 2050 est louable, l'introduction de technologies de surveillance avancées dans l'espace personnel que représente la voiture interroge. La mesure, bien que présentée comme un progrès en matière de sécurité, s'inscrit dans un contexte plus large de débats sur la vie privée et les libertés individuelles.

La perspective d'un contrôle accru sur les comportements des conducteurs par des dispositifs automatisés invite à une réflexion critique sur les limites de l'intervention technologique dans nos vies. L'adhésion du public à ces mesures pourrait être conditionnée par la manière dont elles seront perçues en termes de respect de la vie privée et de liberté individuelle.

Entre sécurité et innovation : le futur de l'automobile

Au-delà de la surveillance de la distraction et de la somnolence, cette évolution réglementaire ouvre la porte à de nouvelles applications liées au confort et à l'interaction avec le véhicule. Les équipementiers, à l'instar de Forvia, envisagent déjà des fonctionnalités capables de détecter les émotions du conducteur pour adapter l'ambiance intérieure ou proposer des musiques en adéquation avec l'état émotionnel. Ces innovations, bien que prometteuses, renforcent la question de l'intrusion technologique dans l'espace privé.

La mise en place de ces systèmes représente un défi tant sur le plan technique que sur celui de l'acceptabilité sociale. Le coût associé à l'intégration de ces technologies dans les véhicules neufs et leur impact sur le prix final pour le consommateur restent également des sujets de préoccupation. Emmanuel Macron et les instances européennes se trouvent donc face à un double défi : garantir la sécurité des citoyens tout en veillant à la protection de leurs libertés fondamentales.



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