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Publié le 27 février 2024

La Confédération Paysanne investit le stand de Lactalis au salon de l'agriculture

Un Vent de Révolte Souffle sur le Stand de Lactalis

Ce samedi, le stand du géant de l'agroalimentaire Lactalis n'a pas connu de répit. Après avoir été la cible d'agriculteurs mécontents qui avaient déversé du lisier en signe de protestation, le mardi a vu l'escalade d'un autre front. Cette fois, ce sont les adhérents de la Confédération paysanne qui ont exprimé leur colère face à ce qu'ils considèrent comme des injustices dans la fixation des prix du lait. Avec une détermination palpable, une quinzaine de manifestants ont envahi le stand de Lactalis vers 12h20, armés de banderoles et d'autocollants, sous l'œil attentif des caméras de plusieurs journalistes présents sur les lieux.

L'acte de protestation s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les producteurs laitiers et le premier groupe mondial laitier. Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a porté la voix de nombreux producteurs en affirmant que les offres d'achat du lait proposées par Lactalis ne permettent pas aux éleveurs de vivre dignement de leur travail. « Ça fait des mois, des années, que Lactalis fait des marges. C'est le premier groupe mondial laitier et ça ne ruisselle pas vers les éleveurs », a-t-elle déclaré, soulignant un déséquilibre profond dans la répartition des bénéfices au sein de la filière.

La Sécurité Dépassée, Lactalis Sous Pression

En anticipation d'une action de protestation, Lactalis avait suspendu les animations sur son stand dès 11h30 et avait renforcé sa sécurité. Cependant, ces précautions se sont avérées insuffisantes pour empêcher l'accès des manifestants, qui ont réussi à faire entendre leur voix sur le stand. La sécurité, bien que renforcée, n'a pas donné lieu à des confrontations significatives, illustrant l'engagement des protestataires à exprimer leur mécontentement de manière pacifique et déterminée.

Les manifestants ont quitté le stand après presque une heure de protestation, laissant derrière eux un message clair et des parois tapissées d'autocollants. Leur départ s'est fait sous une annonce énigmatique, promettant un possible retour, signe d'une lutte qui est loin d'être terminée. Cette action n'est que la dernière d'une série de manifestations visant Lactalis, pointant du doigt des pratiques commerciales jugées inéquitables. Récemment, près de 200 manifestants de la Confédération paysanne avaient investi le siège du groupe à Laval, signifiant l'ampleur et la détermination du mouvement.

Entre Dialogue et Confrontation: Quelle Voie Pour l'Avenir ?

Les actions répétées contre Lactalis soulèvent des questions cruciales sur l'avenir des relations entre les géants de l'agroalimentaire et les producteurs. La frustration et le mécontentement des éleveurs vis-à-vis de la répartition des marges et des prix d'achat du lait sont le reflet d'un malaise plus profond dans le secteur agricole. Les producteurs réclament une juste valeur pour leur travail et une répartition équitable des bénéfices, dans un contexte où la pression économique ne cesse de s'accroître.

Lactalis, en sa qualité de leader mondial dans l'industrie laitière, se trouve aujourd'hui au cœur d'une polémique qui soulève de profondes interrogations quant à ses responsabilités sociales et économiques envers les producteurs de lait. Malgré des profits conséquents, l'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour ses pratiques commerciales, notamment pour ne pas rémunérer justement ceux qui sont à la base de sa chaîne de production : les éleveurs. Ces derniers, luttant au quotidien pour maintenir leurs exploitations à flot, se voient contraints de vendre leur lait à des prix qui ne reflètent ni leur travail, ni les coûts de production réels.

Cette situation, loin d'être un cas isolé, reflète une tendance inquiétante à la compression des marges au détriment des petits producteurs, mettant en péril la survie même de l'agriculture familiale et durable. Il est impératif que Lactalis, et par extension toute l'industrie agroalimentaire, reconsidère ses pratiques pour instaurer une répartition plus équitable des profits, en reconnaissant véritablement la valeur du travail des agriculteurs et en contribuant activement au maintien d'un système agricole viable, équitable et respectueux des hommes et des territoires.



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