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Publié le 28 août 2022

La prédiction choc d'une étude : « Il y aura peut-être deux fois moins d'êtres humains sur cette planète en 2100 »

Quentin Bérichel intervenait lors de l'émission « 24H Pujadas » diffusée sur LCI ce jeudi 25 août 2022.

« Il y aura peut-être deux fois moins d'êtres humains sur cette planète en 2100 »

Amélie Carrouer : « On va vous parler de ce qui, je vous l'assure, n'est pas le début d'un film, scénario catastrophe, mais il y aura peut-être deux fois moins d'êtres humains sur cette planète en 2100. C'est une étude choc en réalité démographique de la banque HSBC. Donc Quentin, c'est la prédiction choc de cette étude, je le redis, nous serons deux fois moins nombreux en 2100. » Quentin Bérichel : « Oui, Amélie, ces prédictions, c'est l'économiste James Pomeroy, du groupe HSBC, qui les donne. Et elles vont à l'encontre de toutes les prévisions connues jusque-là, et notamment celles de démographes qui voyaient ce déclin plus lent et plus progressif. Selon lui, Amélie, de 8 milliards d'êtres humains en 2022, nous ne serons plus que 4 milliards d'ici la fin du siècle. Ce déclin sera même plus rapide en Europe. La population européenne sera divisée par deux dès 2070, autrement dit, dans 48 ans seulement. Alors dans le détail, l'économiste précise : la population mondiale ne va pas disparaître comme ça du jour au lendemain. Elle va d'abord continuer de croître pour atteindre son pic en 2043. »

« Selon l'étude, à cause notamment du taux de mortalité mondiale »

Quentin Bérichel : « Nous serons environ 10 milliards d'êtres humains et c'est à ce moment-là que le déclin commencera. Il sera rapide. En l'espace de 60 ans seulement, le monde ne perdra pas 50 %, mais 60 % de sa population. » Amélie Carrouer : « Comment cette étude en arrive à un tel constat ? » Quentin Bérichel : « Premier constat, la baisse de la natalité dans le monde. L'économiste a regardé le taux de natalité mondiale depuis l'année 1950, c'est-à-dire le nombre de naissances par rapport à la population globale. Il diminue nettement, vous le voyez, de 37 naissances pour 1000 habitants en 1950, il est aujourd'hui descendu à 17,6 naissances pour 1000. Et la tendance ne va pas s'améliorer dans le temps, selon l'étude, à cause notamment du taux de mortalité mondiale. Depuis 60 ans, vous le voyez, lui aussi a diminué. Mais depuis quelques années, il ne baisse plus. Et selon les projections, il partira à la hausse du fait du vieillissement global de la population au milieu des années 2040. C'est à ce moment-là que les deux courbes vont se croiser. Autrement dit, il y aura plus de morts que de naissances. »

« L'étude précise que l'Inde deviendra en 2050 le pays le plus peuplé du monde avec 1,5 milliard d'habitants »

Amélie Carrouer : « Est-ce que tous les pays sont concernés par cette baisse de la population ? » Quentin Bérichel : « Alors presque tous, Amélie. Selon les prévisions, la France, par exemple, compterait 62,3 millions d'habitants d'ici 2050, contre 67,8 millions aujourd'hui. Mais deux zones vont résister à la tendance l'Inde et les pays d'Afrique subsaharienne. Côté indien, l'étude précise que le pays deviendra en 2050 le plus peuplé du monde avec 1,5 milliard d'habitants. Il détrônera donc la Chine qui, à l'inverse, verra sa population décroître à 1,17 milliard d'habitants. Côté africain, ce qui est à retenir surtout, c'est le rajeunissement toujours plus important des populations. C'est une tendance qui existe déjà depuis de nombreuses années. Dans certains pays, comme au Niger par exemple, la moitié de la population est âgée de moins de quinze ans. »

« En France, l'âge moyen pour une première grossesse était de 28,8 années en 2019, presque cinq ans de plus qu'en 1970 »

Amélie Carrouer : « Vous l'avez dit, c'est principalement la baisse de la natalité qui entraîne ce déclin démographique. Mais comment l'expliquer ? Et là encore, on essaye de comprendre. » Quentin Bérichel : « Alors il y a d'abord une explication sociale, détaille l'étude. Avec l'intégration massive des femmes dans le monde du travail, mécaniquement, l'âge du premier enfant est retardé. En France, l'âge moyen pour une première grossesse était de 28,8 années en 2019, presque cinq ans de plus qu'en 1970. L'autre frein, ce sont les prix de l'immobilier. Et oui, dans les pays riches, ces prix ne cesseront de grimper. Or, avoir un enfant nécessite souvent l'achat d'une nouvelle maison, plus grande. Certains y réfléchiront donc à deux fois avant de fonder une famille. Et puis, il y a la santé et l'accès à la contraception, qui permet aujourd'hui aux femmes de choisir le nombre d'enfants que l'on souhaite et surtout quand. » Amélie Carrouer : « Je vous remercie beaucoup Quentin Bérichel pour ces indispensables. »



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