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Publié le 24 octobre 2021

Marlène Schiappa se prend une soufflante par Ruffin: «Arrêtez de baratiner !»

François Ruffin était l'invité de l'émission «On est en direct» diffusée sur France 2 ce samedi 23 octobre 2021.

«L'assemblée est une chambre d'enregistrement des désirs du président»

François Ruffin: «D'abord, il y en a un à convaincre c'est le président de la République. Le reste ?! On est dans un système qui est hyper vertical où, de toute façon, c'est à l'Elysée que ça se décide et l'assemblée est une chambre d'enregistrement des désirs du président. Les marcheurs restent des marcheurs et tant que le président de la République leur a pas dit d'appuyer sur le bon bouton, ils continuent d'appuyer sur le mauvais.» Laurent Ruquier: «Il propose de payer au SMIC des dames qui touchent 800 euros seulement par mois et c'est retoqué. Comment vous expliquez ça Marlène Schiappa ?» Marlène Schiappa: «Je ne suis pas d'accord politiquement avec ce que vous venez dire que je trouve assez caricatural. Notamment par respect pour les parlementaires de la majorité. Ce n'est pas vrai qu'ils appuient sur un bouton, simplement. Ce sont des parlementaires, tout comme vous, qui mènent un travail de réflexion et de fond en circonscription et à l'assemblée, tout comme vous, et qui ont d'ailleurs fait voter un certain nombre de choses. Vous parliez des métier du lien. Olivier Véran, le ministre des solidarités de la santé a lancé, suite à l'extrait du président de la République que vous passez dans votre documentaire dans lequel le président dit : " Ces métiers du lien si mal considérés, si mal payés, on va devoir en parler et travaillé dessus. "Il y a plusieurs mesures qui ont été prises, par exemple, la revalorisation salariale. Ça concerne 1,5 million de personnes à 80% des femmes. Et ça, ça émane du Ségur de la santé.»

«Quel ministre va vivre avec 710 euros par mois ?»

François Ruffin: «Vous pouvez baratiner tant que vous voulez.» Marlène Schiappa: «Je ne suis pas en train de baratiner, je vous donne des éléments concrets.» François Ruffin: «Mais si. Vous pouvez baratiner tant que vous voulez, les métiers....» Marlène Schiappa: «Ce n'est pas hyper respectueux comme manière de prendre le débat. On parle des métiers du soin. Soignant c'est un métier du soin.» François Ruffin: «Est-ce que pouvoir faire deux phrases d'affilée c'est être irrespectueux ou pas ?» Marlène Schiappa: «Je vous en prie, allez y.» François Ruffin: «Je vous dis, tous les métiers dont je parle et qui représentent des millions de personnes : agent d'entretien, accompagnant d'enfants en situation de handicap, auxiliaire de vie sociale, assistante maternelle, animatrice périscolaire. Ce sont des métiers qui ne sont absolument pas compris dans le Ségur de la santé. Tout ce qui peut-être gratté, je le gratte. Donc quand il s'agit, même pas de faire un pas, mais de faire un bout d'orteil en avant, je le prends. Ce que l'on a voté hier, par exemple, dans l'hémicycle, si je divise la somme qui est donnée par le nombre d'auxiliaires de vie sociale, ça va faire 28 euros par mois. Bon, ça veut dire que comme le ministère du Travail a estimé que leur salaire moyen était de 682 euros, elles auront le bonheur d'être à 710 euros. Qui ? Qui ici va vivre avec 710 euros par mois ? Quel député va vivre avec 710 euros par mois ? Quel ministre va vivre avec 710 euros par mois ?»

«Elles sont toujours sous le salaire minimum»

François Ruffin: «Et pourtant, c'est d'elles dont on dit qu'elles sont essentielles, qu'elles sont indispensables, qu'elles font un travail exceptionnel. Donc, vraiment, tout ce qui est à gratter... Je sais, c'est 28 euros là, ça fera une moitié de caddie, ça fera un bout de plein. Donc je vais le prendre, je vais voter pour, bien sûr. Mais la dignité et la décence dans notre pays, le minimum c'est le salaire minimum. D'autant plus pour celles qui s'occupent de nos malades, de nos personnes handicapées, de nos personnes âgées. Donc je vois le fossé, moi, entre les belles déclarations comme quoi elles sont exceptionnelles. Entre le : " Il faudra se rappeler que notre pays tout entier repose aujourd'hui sur ces femmes et ces hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal. " Sur le terrain matériel, on est encore très très loin du compte. Moi, madame Salamé, c'est que j'ai du mal à supporter ce que je ressens comme étant de la mauvaise foi. C'est-à-dire que quand on parle de ça, de dire c'est 682 par mois, c'est ce qui est annoncé dans le rapport, dans les rapports du ministère du Travail lui-même, que l'on vienne nous dire qu'il y a eu 400 euros. Non, il n'y a pas eu 400 euros ! Pour elles, elles sont toujours sous le salaire minimum.»



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