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Publié le 16 octobre 2022

Nathalie Arthaud recadre le plateau de BFM sur les grévistes de Total

Nathalie Arthaud intervenait dans l'émission « BFM Story » diffusée ce jeudi 13 octobre 2022 sur BFM TV.

« Ils nous rackettent aussi nous »

Pierre-Henri Dumont : « Ceux qui souffrent aujourd'hui de cette crise, de cette absence d'essence, c'est qui ? Ce n'est pas le grand patronat, ce n'est pas les bourgeois qui en souffrent, c'est le petit travailleur. C'est ceux que vous avez été rencontrer il y a quelques minutes à la station essence. Ce sont les infirmières libérales qui ne peuvent pas aller faire les piqûres aux patients dans les campagnes, ce sont les parents qui vont conduire leurs gamins à l'école, qui ne peuvent pas aller emmener la petite faire son cours de danse. » Nathalie Arthaud : « Et ils souffrent aussi parce qu'ils ne peuvent pas payer. Ils ne peuvent pas, justement, faire leur plein, parce que c'est devenu trop cher. Parce que Total ne rackette pas que les salariés, ils nous rackettent aussi nous, tous les automobilistes, la population. » Pierre-Henri Dumont : « La question, madame Arthaud, n'est même pas là. La question n'est même plus celle du prix. » Nathalie Arthaud : « Si, c'est aussi celle du prix. » Laurent Neumann : « Mais ce que met Total sur la table ce soir, notamment ce bonus correspondant à un mois de salaire pour l'année 2022, c'est comme si Total décidait d'augmenter les salaires de l'année 2022 de 8,5%. Donc en réalité, ils ne sont pas si loin. »

« 18 milliards pour TotalÉnergies sur le premier semestre »

Olivier Truchot : « Ils ne sont pas très loin des 10%. » Laurent Neumann : « Mais absolument. Et donc la question qu'on est en droit de se poser, c'est : pourquoi avoir attendu 23 jours et la galère qu'on est tous en train de connaitre pour mettre ces sujets-là sur la table ? » Nathalie Arthaud : « Une prime, ce n'est pas l'augmentation du salaire de base. Parce que l'année prochaine, il n'y aura pas de prime. Et parce que le salaire de base, c'est aussi les cotisations. Après, tout le monde pleure : " Ah, les caisses de retraite sont vides. " Mais pourquoi les caisses de retraite sont-elles vides ? Parce que cela fait des années et des années qu'il n'y a pas d'augmentations sur les salaires de base. Et le patronat s'en sort toujours comme ça, avec une petite prime. » Laurent Neumann : « Là, Total propose 6% sur 2023. » Nathalie Arthaud : « Mais ce n'est même pas l'équivalent de l'inflation. » Olivier Truchot : « Ça vous choque, les réquisitions ? » Nathalie Arthaud : « Oui, bien sûr, ça me choque. Moi, je pense qu'il y a une chose qu'on devrait réquisitionner, ce sont les profits. Les profits de TotalÉnergies, les profits d'Esso, Exxon Mobil... Voilà, parce que là, ce sont des dizaines de milliards. On l'a tous dit, mais quand même, je le redis : 18 milliards pour TotalÉnergies sur le premier semestre. Et Exxon Mobil, ils ont fait mieux, eux ils ont fait les 18 milliards en un trimestre. »

« Emmanuel Macron pendant la crise du covid expliquer qu'il y a des millions de femmes et d'hommes qui sont indispensables à la vie sociale »

Nathalie Arthaud : « Et vous voyez, les revendications des salariés, c'est simplement de dire : " Nos salaires doivent suivre les prix. " Franchement, c'est honteux, c'est honteux de voir Total refuser... » Olivier Truchot : « Il faut augmenter les salaires en fonction de l'inflation, alors ? » Nathalie Arthaud : « Bien sûr. » Olivier Truchot : « Mais partout alors ? » Nathalie Arthaud : « Mais bien sûr ! Mais attendez, mais pourquoi... » Olivier Truchot : « Jusqu'à 6 %, 7 % ? » Nathalie Arthaud : « Bien sûr. Pourquoi ce seraient les travailleurs, les salariés, ceux-là même dont tout le monde dit que de toute façon, ils sont déjà mal payés. Écoutez, on se souvient tous d'Emmanuel Macron pendant la crise du covid expliquer qu'il y a des millions de femmes et d'hommes qui sont indispensables à la vie sociale, à la vie économique et qui sont mal rémunérés, qui sont mal reconnus. On s'en souvient. Est-ce que leurs salaires ont été augmentés ? Non. Moi, ce que j'espère, c'est que cette grève, c'est un peu les hirondelles qui annoncent le printemps, et qu'il y aura beaucoup de travailleurs dans beaucoup d'entreprises qui vont s'engouffrer dans la brèche. »

« J'espère qu'on arrivera jusqu'à faire cette grève générale »

Nathalie Arthaud : « Parce que la question des salaires, c'est vraiment une question qui se pose pour tous les salariés. » Olivier Truchot : « Vous appelez à la grève générale ? Vous voulez que le pays soit bloqué totalement ? » Nathalie Arthaud : « Moi j'appelle à ce qu'on se batte sur les salaires parce qu'à un moment donné, il faut dire stop. » Alain Marschall : « Non mais, se battre ou grève générale ? » Nathalie Arthaud : « Oui, il faut se battre, donc... il faut trouver les moyens de se battre. Moi j'espère qu'il y aura beaucoup de monde en grève la semaine prochaine. » Alain Marschall : « Non, mais grève générale ? Que le pays soit bloqué, ou pas ? Non, mais disons les choses... » Nathalie Arthaud : « J'espère qu'on arrivera jusque-là. Oui, j'espère qu'on arrivera jusqu'à faire cette grève générale, parce qu'on sait que c'est dans ces moments-là qu'en effet, le grand patronat et le gouvernement sont obligés en effet de véritablement céder une partie de leurs super profits qui s'accumulent à un pôle. »



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