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Publié le 15 janvier 2024

Risques de contraventions à tort : faut-il craindre les «sulfateuses à PV» ?

Les "Sulfateuses à PV" : Source de Nombreuses Erreurs

En France, un phénomène controversé prend de l'ampleur dans le domaine du stationnement. Ces voitures, surnommées "sulfateuses à PV", sont équipées de caméras et ont la capacité d'identifier instantanément les véhicules n'ayant pas réglé leur stationnement. Cependant, leur infaillibilité est remise en question. En effet, elles génèrent des milliers de contraventions, parfois à tort.

Bruno, un résident de Montpellier en situation de handicap, a récemment fait l'expérience d'une mésaventure. Garé sur une place réservée aux personnes handicapées, il a été injustement verbalisé. "Moi, j'ai été flashé alors que j'ai le droit de me positionner sur cette place", témoigne-t-il. Une contravention de 135 euros lui a été adressée, malgré la présence de sa carte de mobilité réduite. Trois mois après avoir contesté, Bruno attend toujours une réponse. "Ça rajoute de la contrainte", se désole-t-il. Auparavant, un agent de stationnement aurait constaté son macaron et aucune amende n'aurait été émise. La peur d'une majoration à 375 euros pèse désormais sur lui.

Témoignages et Contestations

Cette situation n'est pas isolée. Partout en France, des voix s'élèvent contre ces véhicules flasheurs. Un autre automobiliste raconte avoir été verbalisé alors qu'il s'acquittait de son stationnement. Cependant, certains citoyens ne partagent pas cet avis. "Moi, ça ne me choque pas", affirme une habitante, convaincue de l'efficacité du système pour vérifier les paiements.

La Complexité des Recours

Face à ces erreurs, les démarches de contestation sont ardues. La première étape consiste en un recours amiable sur la plateforme en ligne du gouvernement. Sans réponse dans un délai d'un mois, les automobilistes peuvent saisir une commission spéciale. Cependant, Maître Adriana Ivanova, avocate, met en lumière la saturation de cette commission : "Il y a un délai d'environ deux ans pour avoir une décision". Des milliers de recours, la plupart liés à des erreurs de ces véhicules, sont en attente.

Dans ce contexte, un débat plus large se dessine : jusqu'où peut-on déléguer à la technologie des tâches traditionnellement effectuées par des humains, surtout quand ces tâches impliquent des décisions susceptibles d'affecter significativement la vie des citoyens ? La question se pose d'autant plus dans le cas de systèmes automatisés comme les "sulfateuses à PV", où l'erreur, même minime, peut avoir des conséquences importantes.

Quel Avenir pour ces Systèmes de Contravention ?

La situation actuelle met en lumière la nécessité d'une réforme du système de contravention, notamment pour les infractions liées au stationnement. Il est impératif d'intégrer une plus grande souplesse et une meilleure reconnaissance des circonstances atténuantes dans le traitement des amendes. La sensibilité et l'analyse humaines restent indispensables pour distinguer les cas particuliers, comme celui de Bruno, où la technologie échoue à rendre justice.

Il est essentiel de trouver un équilibre entre l'efficacité technologique et le respect des droits individuels. Cela implique de revoir les protocoles de ces systèmes automatisés, mais aussi d'améliorer les processus de recours pour les rendre plus humains, plus rapides et plus justes. La technologie doit être au service des citoyens, et non l'inverse. La situation actuelle des "sulfateuses à PV" en France offre une opportunité de réflexion sur l'interaction entre technologie, droit et société.



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