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Publié le 06 novembre 2022

Voici comment la grande distribution se goinfre en écrasant les petites entreprises

Marie-Laure Jarry, gérante d'une PME, intervenait lors du magazine « Complément d’enquête - Les coups bas des hypers » diffusé ce jeudi 1er septembre 2022 sur France 2.


“ Marie-Laure Jarry perd de l'argent sur quatre recettes. ”

C'est la dernière fournée de ces biscuits vendus sous la marque d'une enseigne de hard discount. Le coût des matières premières flambe mais la chaîne de supermarchés a refusé d'augmenter le prix d'achat de ses galettes. Marie-Laure Jarry : « Donc ici, on a du film qui a pris 18 % en 2021. On a du sucre qui a pris 7 %. On a de la farine ? ici, qui a pris 21 %. Ici, on a du fourrage pruneau qui a pris 70 %. Ici, on a de l'huile de colza qui a pris 30 % de hausse. » Sans parler du beurre dont le prix a doublé. Selon ses calculs, Marie-Laure Jarry perd de l'argent sur quatre recettes, y compris sur l'un de ses produits phare, le gâteau breton au caramel beurre salé. C'est un produit vendu sous la marque d'un célèbre distributeur.


“ Le pire, c'est quand j'ai vu l'augmentation sur le tract. ”

Actuellement, ses coûts de production s'élèvent à 1,72 € par gâteau alors qu'elle le vend à l'enseigne 1,69 €, soit une perte de 0,03 € par gâteau. L'enseigne, elle, revend en magasin cette pâtisserie à 2,49 € et réalise donc au passage 47 % de marge brute. L'été dernier, Marie-Laure Jarry a tenté de renégocier ces tarifs à la hausse. Mais la chaîne de supermarchés lui a répondu que ce n'était pas le moment. Marie-Laure Jarry : « " Dans le cadre exceptionnel de l'évolution du prix des matières premières, nous consentons à examiner votre demande et nous vous proposons d'en discuter ensemble dans le cadre plus général de l'appel d'offres annuel qui s'ouvre au mois de septembre 2022. " Eh bien, il signifie qu'il n'y a pas d'augmentation en cours et que l'on attend un nouvel appel d'offres. Voilà ce qu'elle signifie. Quand j'ai reçu ce courrier, je me suis dit : " Mais c'est injuste. " Et alors le pire, c'est quand j'ai vu l'augmentation sur le tract, alors là. »


“ L'enseigne y affirme son soutien aux producteurs français. ”

Car trois mois après avoir reçu ce courrier, voici le tract qu'elle découvre presque par hasard. Marie-Laure Jarry : « On s'est aperçu que notre gâteau breton au caramel était jusque-là vendu à 2,49 dans l'enseigne et qu'alors que nous, on nous a refusé une hausse, il est passé à 2,59. Donc, il a pris 0,10 € au cours de l'année. Mais là, je ne vous cache pas que ça a été le coup de massue, quoi. » Alors que la maison Le Goff dit perdre de l'argent sur ce produit, le groupe de supermarchés a augmenté de 0,10 € son prix en rayon, passant de 47 à 53 % de marge brute. Pourtant, la même semaine, une campagne de communication est diffusée dans la presse locale. L'enseigne y affirme son soutien aux producteurs français et cite, entre autres, la biscuiterie Le Goff.



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