ENVIRONNEMENT

Publié le 19 avril 2021

Quand vos cartouches d'encre coûtent jusqu'à 7.450 euros le litre

Le journal de 13 heures de France 2 nous révèle le gouffre financier des cartouches d'encre. Un reportage diffusé ce jeudi 15 avril sur France 2.

«L'imprimante coûte 429 euros et le jeu de cartouche, 396 euros»

Cette semaine, le 13 heures met le nez dans l'encrier. Elles sont chères, il faut les changer souvent, nos cartouches font couler beaucoup d'encre et pas que dans l'imprimante. Plongeons derrière nos étiquettes. A l'origine de cette enquête, un fidèle téléspectateur qui nous a contactés via notre plate forme France Info. Pascal Lévêque: «Je me demande pourquoi les cartouches d'imprimantes coûtent aussi chères et pourquoi les constructeurs nous empêchent de les utiliser à fond ?» Ce téléspectateur, c'est Pascal Lévêque. Pour le télétravail, ce salarié a investi dans cette imprimante. Une grosse imprimante, haut de gamme. Pascal Lévêque: «Oui, c'est ce qu'on appelle une imprimante multifonctions. Il fait scanner, photocopieur et imprimante.» Elle fonctionne parfaitement, mais elle lui coûte cher, très cher à recharger. Un journaliste: «L'imprimante coûte 429 euros et le jeu de cartouche, 396 euros.» Pascal Lévêque: «C'est quasiment le prix d'une imprimante neuve.»

«J'aurais presque intérêt à acheter une imprimante neuve à chaque fois»

Un journaliste: «Qu'est-ce que vous en pensez ?» Pascal Lévêque: «J'aurais presque intérêt à acheter une imprimante neuve à chaque fois.» Un journaliste: «A ce point là ?» Ce qui l'agace aussi, c'est qu'il a l'impression que les cartouches vides ne le seraient pas totalement. Pascal Lévêque: «Et là, on entend. Il y a encore du tonnerre dedans.» Un journaliste: «Il y a encore de l'encre.» Pour éclairer Pascal Lévêque sur la question du prix, direction Grenoble. Lui, c'est Frédéric Bordage, spécialiste des imprimantes, des cartouches depuis 17 ans. Une démonstration toute simple. Dans ce magasin Frédéric Bordage: «En général, on regarde les petits prix. Et donc, si on prend cette nouvelle cartouche à 19,99 euros.» Un journaliste: «7,5 mL.» Frédéric Bordage: «Voilà qu'on la divise par 7,5. Au prix du litre, on arrive à 2 665 euros.» Un journaliste: «2 665 euros !» Frédéric Bordage: «2 665 euros pour un litre d'encre noir qui permet d'imprimer du texte sur une page.» Plus cher qu'un parfum de luxe.

«Celle-ci est au prix de 7.450 euros le litre»

Mais s'agit-il d'un cas isolé? Pas vraiment. Toutes les cartouches testées sont concernées. Frédéric Bordage: «Celle-ci c'est 4.197 euros le litre.» Et la palme revient à celle-ci. Frédéric Bordage: «Celle-ci est au prix de 7.450 euros le litre.» Un journaliste: «C'est astronomique !» Frédéric Bordage: «C'est astronomique. Sachant que le coût de revient est probablement de quelques euros au maximum. 2, 3, 4, 5 euros.» Pourquoi une telle marge ? Le fabricant invoque le coût de la recherche du développement. Pour notre expert, les clients sont captifs. Grâce à des prix d'imprimantes attractifs. Un journaliste: «Cette imprimante est à 59 euros par-exemple.» Frédéric Bordage: «C'est un peu comme les dosettes à café. On est exactement dans le même modèle, concrètement.» Un journaliste: «La machine n'est pas chère puis les recharges derrière...» Frédéric Bordage: «La machine n'est pas chère par contre, les recharges sont très chères.»

«Elle bloque quelle que soit la quantité d'encre qu'il reste dans la cartouche»

Après le prix, place à l'autre question de notre téléspectateur, le contenu des cartouches d'encre. Avec cette spécialiste, nous allons tenter de vider totalement cette cartouche neuve. L'impression est lancée. Mais après 112 pages, plus d'encre. Un journaliste: «L'imprimante s'est arrêtée.» Camille Fabacher: «L'imprimante est arrêtée, on est bloqué.» Un journaliste: «On ne peut plus imprimer ?» Camille Fabacher: «On ne peut plus imprimer.» Officiellement, la cartouche est vide. Et pourtant, au bout de la seringue, de l'encre. Camille Fabacher: «On voit qu'il reste 0,9 mL d'encre.» Près de 20% de la cartouche, tout de même. L'objectif, selon elle nous pousser à renouveler nos cartouches plus rapidement grâce à cette petite puce électronique. Camille Fabacher: «La puce connaît juste le nombre de feuilles que l'on a imprimées et au bout d'un certain temps, elle bloque quelle que soit la quantité d'encre qu'il reste dans la cartouche.» Sollicité, le fabricant concerné n'a pas souhaité s'exprimer. Une enquête a été ouverte il y a trois ans, sans résultat pour l'instant.



À découvrir aussi...

Partager cette page