ENVIRONNEMENT

Publié le 29 juillet 2023

Sécheresse : face à la gravité et à l'urgence, l'inaction persiste ?

L’alarme climatique sonne

La planète est confrontée à des dérèglements climatiques dramatiques qui s'intensifient à un rythme stupéfiant. Mégafeux au Canada, records de température à la surface des océans et fonte accélérée des glaces de l'Arctique ; tous ces signes indiquent que l'habitabilité de notre planète est en danger. Malheureusement, malgré ces signaux alarmants, l'inaction des États continue.

Selon une étude internationale publiée le 8 juin dans Earth System Science Data, la situation actuelle du climat est sans précédent. Une cinquantaine de scientifiques ont analysé et actualisé les principaux indicateurs publiés en 2021 par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ils estiment que le réchauffement induit par l'homme augmente à un rythme sans précédent de plus de + 0,2 °C par décennie.

Des études alarmantes sur l'état actuel du climat

Les chercheurs ajoutent que le réchauffement induit par l'homme a atteint une moyenne de + 1,14 °C au cours de la période 2013-2022 et de + 1,26 °C en 2022. Ils avertissent que nous sommes en pleine "décennie critique" pour espérer opérer un "changement réel de direction pour le climat".

D'autres études récentes confirment cette tendance. Selon le service d'analyses météorologiques européen Copernicus, la surface des océans a connu son mois de mai le plus chaud jamais enregistré. Par ailleurs, une étude parue dans la revue Nature Communications avertit que l'Arctique pourrait être dépourvu de glace en été dès 2030, soit une décennie plus tôt que prévu par le GIEC.

Conséquences catastrophiques de la disparition des glaces de l'Arctique

La disparition massive de la glace de mer aura des répercussions désastreuses. Le changement climatique s'accélérera, ce qui augmentera les canicules et les mégafeux et provoquera une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres suite à la fonte de la calotte glaciaire du Groenland.

Les effets de cette accélération du climat se font déjà ressentir à travers le globe. Au Canada, près de 5 millions d'hectares de forêt ont brûlé depuis janvier. Le Centre interservices des feux de forêt du Canada a recensé 450 feux actifs, dont 232 sont hors de contrôle.

Impact mondial du réchauffement climatique

L'impact de ces mégafeux hors norme ne se limite pas au Canada. La semaine dernière, les fumées des feux ont atteint le nord-est des États-Unis, enveloppant New York d'un brouillard épais. Dans le même temps, en France, plus de 65% des nappes phréatiques sont en déficit.

La Sibérie septentrionale est en proie à une vague de chaleur extrême et sans précédent, avec des températures frôlant les 40 °C. De même, la Chine et le Pakistan ont enregistré début juin des températures dépassant les 49 °C.

Les États à la traîne face à l'urgence climatique

Malheureusement, face à cette accélération du changement climatique, la réponse des États est très loin d'être adéquate. Les plans climatiques actuels des pays du monde nous mettent sur une trajectoire de réchauffement d'au moins + 2,5 °C d'ici la fin du siècle. À l'échelle mondiale, les émissions de CO2 liées à l'énergie ont encore augmenté de 0,9 % en 2022.

Les deux dernières conférences sur le climat, la COP26 à Glasgow et la COP27 à Charm el-Cheikh, n'ont abouti qu'à des accords internationaux minimalistes, où la sortie des énergies fossiles n'était pas mentionnée. Par ailleurs, les cinq majors pétrolières occidentales ont totalisé 180,5 milliards de dollars de profits en 2022, un record historique.

Vers une nécessité d'action plus forte et plus urgente

L'insuffisance de la réponse des États à cette urgence climatique souligne l'importance d'une action plus forte et plus urgente. Les récents plans d'action, comme le plan "eau" présenté par le président français Emmanuel Macron, ont été critiqués pour leur manque de détails et d'objectifs clairs.

Face à la gravité et à l'urgence de la situation climatique, il est évident que des mesures plus drastiques et plus immédiates sont nécessaires. Les États, les entreprises et les individus doivent tous prendre des mesures significatives pour réduire leurs émissions et favoriser des modes de vie plus durables.



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