POLITIQUE

Publié le 01 novembre 2021

Anne Hidalgo s'en prend à des journalistes

Anne Hidalgo était l'invitée de l'émission «Le Grand Jury» diffusée sur LCI ce dimanche 31 octobre 2021.

«Vos questions sont quand même assez débiles»

Benjamin Sportouch: «Pour ou contre le doublement des salaires des infirmières ? Après le doublement des salaires des enseignants que vous avez proposé, est-ce que pour les infirmières il faudra faire la même chose ?» Anne Hidalgo: «Il faudra une grande négociation, une très grande négociation dans laquelle la question des salaires de toutes les premières lignes dans nos services publics, l’école et l'hôpital, seront les deux piliers sur lesquels je vais travailler. Et donc, il y aura une négociation salariale. Est-ce qu'elle aboutira à un doublement ? Je n'en sais rien. Je fais confiance aussi aux partenaires sociaux pour négocier.» Benjamin Sportouch: «Pour ou contre la semaine de 32 heures ? Est-ce que vous êtes pour ou contre, à ce qu'on passe de 35 à 32 heures ?» Anne Hidalgo: «Vos question sont assez débiles ! Pardon, mais vos questions sont quand même assez débiles. Vous croyez que c'est comme ça que ça se pose ?» Benjamin Sportouch: «Mais ça s'est fait comme ça pour les 35 heures.» Anne Hidalgo: «Mais non ça ne s'est pas fait comme ça, ça s'est fait par de grandes négociations. J'y étais.»

«Vous ne jouez pas aux dés, ce n'est pas oui ou non»

Benjamin Sportouch: «Vous ne pouvez pas dire ça. Lionel Jospin l'avait proposé dans son programme. On a aussi une mémoire politique et collective. Est-ce que Anne Hidalgo, candidate, proposera les 32 heures par semaine ou pas ? C'est ça la question.» Anne Hidalgo: «Je ne proposerai pas les 32 heures mais je laisserai les organisations syndicales et les entreprises proposer ces 32 heures.» Benjamin Sportouch: «Et bien vous voyez, c'est clair. Je ne pense pas que ce soit aussi débile. En tous les cas, il n'y a pas de réponses débiles, il n'y a pas de questions débiles.» Anne Hidalgo: «Si c'est un peu débile, pardon, parce que, franchement, si c'était aussi caricatural… » Adrien Gindre: «Vous trouvez que ça élève le débat politique de qualifier les questions de débiles ? Vous dites que le débat politique n'est pas de qualité suffisante à nos yeux. Et vous qualifiez d'un adjectif "débile" des questions qui vous sont posées. Il y a beaucoup de gens qui se posent ces questions.» Anne Hidalgo: «Oui, parce que c'est pas comme ça. Vous savez, vous ne jouez pas aux dés, ce n'est pas oui ou non.»

«Les gens veulent des réponses concrètes»

Adrien Gindre: «Parfois c'est bien d'avoir des convictions claires et des projets clairs.» Benjamin Sportouch: «Parce que les gens veulent des réponses concrètes, vous le savez. Ce n'est pas parce que c'est simple que ce n'est pas clair.» Anne Hidalgo: «Ce que veulent les gens, c'est aussi de savoir comment on va s'y prendre. Ce n''est pas simple, c'est réducteur. C'est là la différence.» Benjamin Sportouch: «Et les 35 heures, c'était réducteur ?» Anne Hidalgo: «Ça ne s'est pas fait comme ça parce qu'il y avait une méthode. Et la méthode, c'est quoi ? Il y avait un objectif de réduction du temps de travail. Cet objectif de réduction du temps de travail est un objectif de progrès social. Et j'y adhère et c'est toujours pertinent. Mais comment on fait ? C'est quoi la méthode ? Ce n'est pas en disant pour ou contre. Vous voyez bien que si on pose les choses comme ça, et bien, on ne fait pas bouger la société. On ne permet pas aux syndicats, on ne permet pas aux citoyens...» Benjamin Sportouch: «C'est ce qu'avait pensé Lionel Jospin en son temps.» Anne Hidalgo: «Non, c'est faux. C'est une loi dans laquelle il y a eu beaucoup de négociations.»



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