SANTÉ

Publié le 14 janvier 2023

« Dès qu'on est critique, on nous met dans des tiroirs et on ne peut plus s'exprimer » Michèle Rivasi, eurodéputée

Michèle Rivasi, eurodéputée, était l'invitée de l'émission « Bercoff dans tous ses états » diffusée ce vendredi 13 janvier 2023 sur Sud Radio.


“ Dès qu'on était critique, dès qu'on posait des questions, on était mis dans des cases, et je trouve cela scandaleux. ”

Michèle Rivasi : « Quand il y a eu cette crise, on a vu de suite que le doute, le questionnement étaient impossibles. Et vous voyez que c'était hyper organisé parce que ça a touché les réseaux sociaux, là, on voit que ça touche le Parlement européen. Alors juste une parenthèse, c'est vrai que cinq députés écologistes ont saisi la Cour de justice européenne pour avoir accès à tous les contrats et qui ne soient pas caviardés. Donc j'attends une décision de la justice. Mais ce qui est quand même nouveau, c'est maintenant le Parquet européen qui est saisi. C'est-à-dire que le Parquet européen est en train d'investiguer à l'heure actuelle toute la problématique de ces SMS. Donc il y a la justice maintenant qui est partie prenante pour obtenir les informations. Au niveau de ce qui s'est passé sur Twitter et sur Facebook, on a eu la même chose en France vis-à-vis des grands médias. Ils ont refusé à ce qu'il y ait un questionnement sur le pourquoi des choses. Et ça, dès qu'on était critique, dès qu'on posait des questions, on était mis dans des cases, et je trouve cela scandaleux. C'est-à-dire qu'à l'heure actuelle, il est très difficile de poser des questions pour savoir qu'est-ce qu'il en est exactement et est-ce que les choix gouvernementaux européens et internationaux se justifient ou pas ? »


“ Les Etats membres sont complices aussi. ”

Michèle Rivasi : « C'est-à-dire qu'on est pris dans une nasse où l'esprit critique... Vous voyez, moi je suis scientifique de formation, donc c'est vrai que souvent je doute ou j'essaie d'avoir une explication. » André Bercoff : « C'est normal. » Michèle Rivasi : Et bien, à l'heure actuelle, on nous la refuse ou alors on nous met dans des tiroirs sur lesquels après on ne peut plus s'exprimer parce qu'on a une étiquette. Mais moi, je revendique d'avoir une étiquette scientifique, une étiquette de doute et une étiquette que, si je suis député européen, ce n'est pas pour être godillot. Si je suis député européen, tout le monde doit rendre des comptes, que ce soit les parlementaires vis-à-vis de leurs déclarations, etc. Mais que ce soit aussi la Commission et que ce soit aussi les Etats membres. Parce que dans l'histoire des SMS, les Etats membres sont complices aussi. Puisqu'ils ont eu, eux, accès aux contrats et ils ont pu, par la pression qu'ils ont exercée sur la commission, favoriser le fait qu'on ne respecte pas les procédures. Donc tout ça, et bien, c'est pour ça qu'on a créé cette commission spéciale. On veut avoir des explications, Mais encore faut-il que les gens viennent nous l'expliquer. Et s'ils ne viennent pas, et bien ils vont conforter cet esprit critique sur l'Europe qui ne joue pas le jeu de la transparence. Et bien, en tant que députés européens, on est là pour dire : nous, on veut la transparence. On a pu recevoir tous les directeurs des labos avec lesquels la Commission avait passé des contrats. »


“ C'est le plus gros contrat qui n'a jamais été signé par l'Union européenne : c'est autour de 37 milliards d'euros. ”

Michèle Rivasi : « Vous savez qu'on avait donné de l'argent à tous les labos susceptibles de trouver un v*ccin. Donc, on a reçu CureVac, on a reçu Sanofi, on a reçu Moderna, monsieur Bancel a été auditionné et le seul qui refuse, c'est Pfizer. On l'a invité le 10 octobre, au dernier moment il n'est pas venu. Il nous a envoyé sa directrice de développement international qui n'a pas pu répondre aux questions concernant le troisième contrat, qui est quand même, je tiens à le souligner, le plus gros contrat qui n'a jamais été signé par l'Union européenne : c'est autour de 37 milliards d'euros. » André Bercoff : « C'est ça, près de 40 milliards d'euros. » Michèle Rivasi : « Voilà, puisqu'on commandait 1,8 milliards de doses. Donc c'est quand même considérable vis-à-vis de la population européenne. Donc, on a demandé à monsieur Bourla de venir. On pouvait accepter qu'il vienne en visio. Monsieur Bancel, qui est directeur de Moderna, on l'a fait en visio, donc il avait toute possibilité de choisir les dates. Et puis la deuxième fois, il nous a répondu de façon éhontée en disant : " Mais je n'ai rien à dire aux députés européens. " Alors les députés européens ont dit : " Bah puisque c'est ça, et bien on va empêcher les représentants de Pfizer de venir au Parlement européen. " Moi, je ne veux pas être un parlementaire godillot. Et maintenant, avec ce qui s'est passé sur le " Qatargate ", de plus en plus de parlementaires veulent montrer une image de députés européens qui exigent des réponses à leurs questions. On ne les lâche pas, on ne les lâche pas, parce que s'ils ne viennent pas s'expliquer là-dessus, ça veut dire que tout est possible, tout est permis et que des gens qui ont été démocratiquement élus n'ont pas accès au minimum des informations auxquelles ils ont droit. »



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