SANTÉ

Publié le 23 mai 2022

« Ils nous ont soignés, on les a méprisés » Le reportage choc sur les soignants suspendus

Fabien Moine intervenait lors de l'émission « Bercoff dans tous ses états » diffusée ce mercredi 18 mai 2022 sur Sud Radio.

« Il y a toujours cette situation où il y a 15, 20 ou 30 000 soignants qui ne peuvent plus pratiquer et qui touchent zéro euro »

Fabien Moine : « Les gens pensent que parce que le passe sanitaire a été retiré, bah du coup, les soignants repratiquent. Non, ce n'est pas le cas. Ce n'est vraiment pas le cas, et donc il y a toujours cette situation où il y a 15, 20 ou 30 000 soignants qui ne peuvent plus pratiquer et qui touchent zéro euro tous les mois. Ils font des heures, ils accumulent des heures, ils n'ont pas le blues, ils n'ont pas de gants, ils n'ont pas suffisamment de masques pour être renouvelés... Ensuite, on les applaudit. Et ensuite, leurs voisins leur disent : " Bah, vous ne rentrez pas dans l'immeuble parce que vous allez peut-être nous contaminer. " Ensuite, on leur donne une prime. Ensuite, on leur fait une clé de bras pour leur dire : " C'est bien beau tout ce que tu as fait, on t'a glorifié, on a fait des chansons pour toi, on a fait des vidéoclips... Mais maintenant, il faut que tu te soumettes à cette obligation médicale, toi qui es au cœur de la médecine. Et nous, politiques, dont ce n'est pas le travail, on te prend en otage. " »

« Les patients seront accueillis par des bénévoles »

Fabien Moine : « Il y a beaucoup de leurs collègues qui pleuraient, qui étaient en détresse, qui ne voulaient pas le faire, et qui l'ont fait. Soit parce qu'il y avait un crédit, soit parce que le conjoint mettait la pression, soit parce qu'ils aimaient, comme le raconte Grégory Pamart, leurs patients, et que, du coup, ils voulaient tester sur eux avant de pouvoir l'administrer. Donc c'est des témoignages très humains, où l'on voit la grande diversité. On ne peut pas réduire quelqu'un : " tu as fait le vaccin, c'est que tu es comme ça. Tu n'as pas fait le vaccin, t'es comme ça. " C'est des histoires humaines derrière. » André Bercoff : « Il y a les 50 nuances, effectivement, de l'attitude au monde, de l'attitude au soin et surtout, c'est des problèmes de santé, enfin, c'est des problèmes aussi de vie ou de mort, enfin... » Fabien Moine : « On est d'accord, ça touche au sacré, à la vie, quoi. » André Bercoff : « C'est ça. Le CHU de Bordeaux en mode dégradé, entre guillemets. Le " mode dégradé ", on sait où en est l'hôpital. Et les patients seront accueillis par des bénévoles ! Eh oui, il vaut mieux des bénévoles vaccinés que des soignants non vaccinés. Et c'est grave. Il faut savoir ce qu'on veut dans la vie. »



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