SANTÉ

Publié le 06 décembre 2022

« Vous allez couper le courant chez les personnes qui ont un respirateur ? » La réponse est glaçante

Laurent Méric, porte-parole d'Enedis, était l'invité de l'émission « Le 90 minutes » diffusée sur BFM TV ce lundi 5 décembre 2022.


“ Elles sont éventuellement délestables, ces personnes-là. ”

Aurélie Casse : « Comment vous allez vous y prendre pour couper l'électricité ? Vous ne passez pas par les compteurs Linky ? Je pense que c'est important de le redire. » Laurent Méric : « Absolument, ça n'a absolument rien à voir avec les compteurs Linky. Ce sont des zones entières qui seraient coupées. Ce sont ce qu'on appelle " les départs moyenne tension " à 20 000 volts qui alimentent un quartier, voire une petite commune en milieu rural, à peu près 2000 clients. Voilà, ce sont ces zones-là qui vont être coupées sur deux heures au maximum. Donc, c'est important de le préciser. » Aurélie Casse : « Il y a aussi toutes les personnes qui sont sous respirateur artificiel chez elles et qui sont inquiètes. » Laurent Méric : « Je comprends tout à fait. » Aurélie Casse : « Est-ce que vous pouvez leur répondre, leur dire ce qu'il faut faire dès maintenant pour ne pas avoir son courant coupé chez soi ? » Laurent Méric : « Alors, c'est ce que vous appelez " les patients à haut risque vital ", qui sont identifiés. Nous sommes en lien permanent avec les ARS, les Agences régionales de santé, ainsi que les préfectures, qui nous signalent et identifient ces personnes-là qui ont un respirateur, qui sont avec un équipement à la maison important. » Elles sont éventuellement délestables, ces personnes-là. Elles sont " non prioritaires ", si je peux me permettre de le dire ainsi. »


“ Ils vont être délestés et qu'ils ne peuvent pas prendre les précautions qu'il faut, alors on va envoyer quelqu'un. ”

Laurent Méric : « Pour autant, on a une attention particulière à leur égard. On les prévient, ils ont un numéro de téléphone dédié qu'ils peuvent appeler pour avoir toutes les informations nécessaires. Et à J-2, on va les appeler, on va leur envoyer un SMS, un mail, on va les appeler pour voir s'ils ont pris des précautions qui vont bien pour une éventuelle coupure. » Aurélie Casse : « Ça veut dire quoi en fait ? Enfin, je pensais que vous alliez justement ne pas couper le courant chez eux. Pas du tout ?! » Laurent Méric : « On ne peut pas. » Aurélie Casse : « Vous allez couper le courant chez les personnes qui ont un respirateur ? » Laurent Méric : « Je rectifie ce que vous dites, pardonnez-moi. Les patients qui sont en haut risque vital ne feront pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures, d'accord ? » Aurélie Casse : « Oui. » Laurent Méric : « Donc, comme ils sont éventuellement délestables, on fait attention en particulier à eux. Et avec les pouvoirs publics et avec l'ARS, si on sait qu'ils vont être délestés et qu'ils ne peuvent pas prendre les précautions qu'il faut, alors on va envoyer quelqu'un ; éventuellement, on va les aider à aller dans un endroit qui ne sera pas délesté de façon que la garantie leur soit apportée, la plus grande garantie leur soit apportée. » Aurélie Casse : « Vous envoyez quelqu'un pour les mettre ailleurs, c'est ça ? »


“ C'est pas nous qui allons pouvoir le faire et pouvoir les déplacer si c'est nécessaire. ”

Laurent Méric : « Éventuellement, on pourra aussi envoyer quelqu'un pour les aider. » Aurélie Casse : « Mais " éventuellement ", donc c'est quoi la réponse ? Si ça c'est éventuel... » Laurent Méric : « S'ils n'ont pas répondu aux SMS, s'ils n'ont pas répondu aux coups de fil, s'ils n'ont pas répondu aux mails, alors un agent d'Enedis se déplacera sur place. » Aurélie Casse : « Ça, vous le garantissez ? Pour chaque personne qui a un respirateur, un agent se déplacera ? » Laurent Méric : « Pour chaque personne qui est PHRV, patient à haut risque vital, identifiée par l'ARS, qui nous a donné les coordonnées de cette personne. » Aurélie Casse : « Donc ceux qui ne l'ont pas fait, il faut qu'ils contactent l'ARS. Et ensuite, vous les emmenez à l'hôpital ? Vous essayez de... » Laurent Méric : « Non, on fait ça avec les services de santé. C'est pas nous qui allons pouvoir le faire et pouvoir les déplacer si c'est nécessaire. » Aurélie Casse : « Vous comprenez qu'ils sont inquiets de savoir où vous allez les emmener ? » Laurent Méric : « Je le comprends tout à fait. C'est pour ça que je prends le temps nécessaire pour donner ces explications, parce que c'est vraiment important. Vous savez, moi, dans mon entourage très proche, j'ai effectivement des gens qui sont en PHRV, qui sont ainsi concernés et qui ont reçu le courrier d'Enedis parce qu'ils se sont signalés à l'ARS, qui ont un numéro de téléphone dédié et qui savent quelle est la conduite à tenir en cas de délestage sur leur domicile. Tout ça est bien calibré et je veux vraiment les rassurer. »



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