SANTÉ

Publié le 30 décembre 2023

5 milliards de « moustiques anti-maladies » vont être libérés dans la nature en 2024

Le Brésil et l'Innovation contre les Maladies Transmises par les Moustiques

Le Brésil se lance dans une entreprise audacieuse pour lutter contre les maladies transmises par les moustiques, comme la dengue, le Zika et la fièvre jaune. En 2024, le pays prévoit de disperser cinq milliards de moustiques infectés par un virus spécifique qui bloque la transmission de ces maladies. Cette initiative, soutenue par le World Mosquito Program (WMP), vise à remplacer progressivement les populations de moustiques vecteurs de maladies par des populations inoffensives.

Le WMP, une organisation à but non lucratif affiliée à l'Université Monash en Australie, se consacre à la protection de la communauté mondiale contre ces maladies. En 2022, le Brésil a enregistré 1,2 million de cas de maladies transmises par les moustiques, soulignant l'urgence de trouver des solutions efficaces.

Une Stratégie Révolutionnaire

L'approche adoptée par le Brésil repose sur l'utilisation de la bactérie Wolbachia. Cette bactérie, introduite dans les moustiques femelles, les rend incapables de transmettre des virus dangereux. En relâchant ces moustiques dans la nature, l'espoir est qu'ils transmettent cette caractéristique à leur progéniture, même après s'être accouplés avec des moustiques mâles sauvages. Ce cycle se poursuivant, on s'attend à ce que les populations de moustiques dangereux soient progressivement remplacées par des populations inoffensives.

Le projet, d'un coût de 18 millions d’euros, a déjà été testé à petite échelle dans 12 pays, y compris au Brésil. À Niterói, dans l'État de Rio de Janeiro, où les premiers tests ont eu lieu en 2015, une réduction significative des cas de dengue, de chikungunya et de Zika a été observée.

Impact Global et Perspectives Futures

Le WMP affirme que cette méthode est sûre et efficace pour prévenir la propagation des maladies dans de grandes villes et régions. Les études pilotes internationales conduites depuis le lâcher des premiers moustiques Wolbachia en 2011 confirment cette tendance.

Le Brésil n'est pas le seul pays à explorer des solutions innovantes. Aux États-Unis, une entreprise britannique a génétiquement modifié des moustiques mâles pour qu'ils transmettent une protéine spécifique aux femelles, rendant leurs progénitures femelles non viables. Comme les femelles sont les seules à piquer, cette stratégie pourrait à terme réduire drastiquement la population de moustiques vecteurs de maladies. Des essais similaires sont prévus en Californie en 2024, avec le lâcher de 2,4 millions de mâles génétiquement modifiés.

Enjeux et Défis à Relever

Ces projets soulèvent des questions éthiques et écologiques importantes. La modification ou l'introduction de nouvelles espèces dans l'écosystème doit être soigneusement étudiée pour éviter des effets inattendus sur la biodiversité. Néanmoins, face à l'ampleur des maladies transmises par les moustiques, qui continuent de causer des centaines de milliers de pertes humaines chaque année, ces innovations offrent un espoir significatif.

Cette vidéo de 2019 sur l'introduction possible de moustiques génétiquement modifiés à Tahiti illustre l'intérêt croissant pour ces technologies. Alors que le monde continue de lutter contre les fléaux véhiculés par les moustiques, ces initiatives pourraient marquer un tournant dans notre capacité à contrôler et à prévenir ces maladies dévastatrices.



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