SANTÉ

Publié le 10 octobre 2021

Alexis Poulin: «Le chiffre de 3000 soignants mis à pied est sous-estimé»

Alexis Poulin était l'invité de l'émission «L'édito politique» diffusée sur Sud Radio ce mercredi 6 octobre 2021.

«Environ 1400 soignants mis à pied rien qu'en région parisienne»

Patrick Roger: «Sur les mises à pied des soignants, il y a eu des chiffres annoncés, où en est-on précisement ?» Alexis Poulin: «Alors il y a eu des chiffres annoncés mais, visiblement, ils sont faux. Olivier Véran avait annoncé 3000 soignants mis à pied au national. Or, on apprend dans Le Parisien, hier, qu'il y a environ 1400 soignants mis à pied rien qu'en région parisienne. On avait des chiffres de 600 dans l'Est, à Strasbourg et à Nice avec plus de 400. Donc les chiffres sont faux. Contacté par la rédaction du Parisien, le ministère n'a pas fait de commentaire, si ce n'est de dire que oui, 3000, c'est peut-être un peu sous évalué.

«Le risque c'est de ne pas pouvoir traiter des AVC»

Alexis Poulin: «Et ce qui est grave, c'est qu'aujourd'hui, on a des services qui sont vraiment en tension. Le directeur du service neurologie de l'hôpital Bichat, par exemple, qui explique que le risque c'est de ne pas pouvoir traiter des AVC. Alors l'Hôpital recours à l'intérim massivement, prend aussi de jeunes soignants formés mais qui ne sont pas encadrés. Donc, il y a des risques pour les malades qui vont être traités de cette façon là. Et on ne compte pas là dans les mises à pied, tous les congés maladie et les gens qui ont démissionné. Hier, Olivier était très fier à l'AP-HP de mettre en place un incubateur de start-up. Alors pour lui, pour répondre aux déserts médicaux, peu importe si l'hôpital perd des bras à tour de bras, on va mettre de la start-up, des machines, de la télésurveillance de l'e-santé, " e " pour électronique.»

«Les sénateurs qui, eux, sont en train de réfléchir à une obligation vaccinale pour le 1er janvier»

Alexis Poulin: «Et c'est à peu près la seule réponse que donne le gouvernement aujourd'hui aux déserts médicaux et à cette obligation vaccinale. Rappelons-le, les soignants étaient obligés d'aller soigner avec le covid lors de la première vague et sans protection. On marche sur la tête, vraiment, si on voulait plier l'hôpital public d'une autre façon, on ne s'y prendrait pas mieux. Et derrière, vous avez les sénateurs qui, eux, sont en train de réfléchir à une obligation vaccinale pour le 1er janvier. Cette loi va être discutée le 13 octobre. Sénateurs qui eux, rappelons le, n'ont pas besoin du passe sanitaire pour aller au Sénat mais c'est pas grave. Et cette obligation serait assortie d'une amende, si dès 12 ans vous n'êtes pas vaccinés à partir du 1er janvier. Donc, on est vraiment là en train d'aller trop vite, je pense, parce que l'hôpital a besoin des soignants, même s'ils ne sont pas vaccinés aujourd'hui, je crois.»



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