SANTÉ

Publié le 12 décembre 2020

Big Pharma: Quand l'argent est au-dessus de la santé !

Plus riche et plus puissante que jamais. Forte de ses réseaux d'influence, l'industrie pharmaceutique peut, à elle seule, décider des politiques de santé des gouvernements.

Des laboratoires sont jugés responsables ?

«Cette industrie a une puissance comparable à celle d'un Etat.» «L'Industrie pharmaceutique est si riche et si puissante que son lobbying influence énormément le Congrès et aussi l'Agence du médicament.» Des laboratoires sont jugés responsables d'avoir longtemps caché les graves effets addictifs de leurs médicaments. «Nous avons des lois strictes sur la responsabilité d'une entreprise lorsqu'elle a causé de tels dommages. Ils ont enfreint la loi.» Alors que l'industrie bénéficie en grande partie de la recherche financée par des fonds publics, elle réussit ensuite à orienter les remboursements vers les médicaments les plus chers. «Aucun bon traitement ne peut se faire sans un partenaire de l'industrie pharmaceutique. Pourtant, le prix actuel est absolument indéfendable, selon moi.»

«Si vous ne pouvez pas payer, vous n'avez pas de traitement»

«Le souci principal de l'industrie pharmaceutique est devenu la rentabilité. Leur souci, c'est l'actionnaire et non plus le malade.» «C'est un modèle économique très cruel. Si vous ne pouvez pas payer, vous n'avez pas de traitement.» Et la bataille contre le Covid 19 qui fait rage, semble exacerber l'appétit des laboratoires. Le nouveau paradigme de l'industrie pharmaceutique menace-t-il la longévité du plus beau système politique solidaire, la santé publique ? Le Daraprim, est un médicament classé comme essentiel par l'Organisation mondiale de la santé. Il lutte notamment contre le paludisme et une grave infection causée par le VIH. Un financier américain trentenaire, Martin Shkreli, gestionnaire d'un fond d'investissement spéculatif dans la santé, a racheté les droits du médicament aux Etats-Unis et fait flamber son prix de 13,50 dollars à 750 dollars. Une augmentation du Daraprim de 5 000 %. Devant la presse financière, il vient tenter de défendre l'indéfendable.»

«Nous devons faire le plus d'argent possible»

Une journaliste: «Si vous pouviez remonter le temps de quelques mois, vous feriez les choses différemment ?» Martin Shkreli: «J'aurais probablement augmenté le prix davantage. C'est ce que j'aurais fait.» Une journaliste: «Pourquoi ?» Martin Shkreli: «Dans la santé, l'évolution des prix a peu d'effet sur le niveau de la demande. J'aurais pu augmenter le prix et faire encore plus de profits, ce qui est mon objectif principal. Personne ne veut le dire. Personne n'en est fier. Mais nous vivons dans une société capitaliste avec des règles capitalistes. Et ce que veulent mes investisseurs, c'est que je fasse un maximum de profits, pas que je fasse un minimum ni la moitié, ni 70 %. Ils veulent 100 % de profits.» Un journaliste: «Mais pourquoi ce médicament devrait coûter cher ?» Martin Shkreli: «C'est le principe du capitalisme américain. À partir du moment où les patients ne souffrent pas et on s'en assure, on fait des profits de façon responsable. Nous n'utilisons pas ces profits pour construire une bibliothèque à mon nom. Nous, nous réinjectons les profits dans la recherche.» Un journaliste: «Le prix des médicaments est censé être incitatif ?» Martin Shkreli: «Je ne sais pas. C'est un business. Nous devons faire le plus d'argent possible.» L'augmentation est immorale, mais parfaitement légale.



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