SANTÉ

Publié le 21 octobre 2022

Ce député brandit la blouse d'un soignant démissionnaire sous les yeux du ministre de la santé

Damien Maudet, député, intervenait lors de la séance publique à l'Assemblée nationale ce jeudi 20 octobre 2022.


“ Oui, le gouvernement a trahi ”

Damien Maudet : « Si le covid a été un moment de souffrance pour beaucoup, il a aussi porté un espoir. Un espoir pour les soignants, un espoir de voir enfin le président Emmanuel Macron à la hauteur des besoins de l'hôpital. Fini le président méprisant, celui qui est allé expliquer aux soignants qu'il n'y avait pas de problèmes financiers, mais que des problèmes d'organisation. Fini celui qui ne pouvait pas se déplacer dans un hôpital sans qu'on lui rétorque qu'il ne faisait rien. Mais on aurait dû s'en méfier. Parce que, comme le disait Clemenceau, on ne ment jamais autant que durant les gu*rres ou avant les élections. Nous étions en gu*rre et le président était obsédé par sa réélection. Les soignants ont tenu, mais le gouvernement a trahi. Oui, le gouvernement a trahi. Les plans hospitaliers n'ont pas cessé, les restrictions ont continué et les soignants partent : vers le libéral, l'intérim, voire changent complètement de métier. »


“ 21 000 lits qui ont été fermés sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ”

Damien Maudet : « À tel point qu'en 2021, le conseil scientifique expliquait que 20 % des lits étaient fermés faute de personnel. À tel point que même sur les services de réanimation, en 2021, la Cour des comptes nous expliquait qu'entre juillet et octobre 2020, aucune décision n'a été prise qui pourrait indiquer que les pouvoirs publics envisageaient une évolution pour les réanimations. Pire, on a appris qu'en 2020, par la Drees, que 5700 lits d'hospitalisation complète avaient été fermés. En 2021, 4300. C'est en tout 21 000 lits qui ont été fermés sous le quinquennat d'Emmanuel Macron. Après tous les beaux discours, après la crise covid, vous deviez aux Français un renforcement de notre système de santé. Sur l'hôpital, la fin du management toxique, lui permettre un financement qui ne l'étouffe pas, qui ne l'oblige pas à choisir entre des bâtiments ou des humains, qui ne l'oblige pas à choisir entre un malade ou un autre. »


“ Monsieur le ministre, je tiens cette blouse pour vous ”

Damien Maudet : « On aurait aussi pu penser à réintégrer les soignants qui ont été mis dehors et dont nous avons besoin, à recruter des soignants supplémentaires et leur donner surtout les moyens et l'envie de rester. Encore cette semaine, je me faisais interpeller par des soignants à bout, parfois des démissionnaires. Je vous raconte ce qu'ils m'ont dit : " C'est toute une administration qui se casse la figure. J'arrive le soir au boulot, je ne sais pas combien on va être. Peut-être que ce midi, elles n'étaient pas assez, les femmes n'étaient pas assez, donc on va peut-être se faire bouffer par le travail. C'est trop de pression psychologique. On ne peut plus faire notre travail correctement. Monsieur le député, je me suis engagée dans l'hôpital pour des valeurs. Aujourd'hui, l'hôpital les a trahies. Alors, comme d'autres avant moi, je m'en vais. Si vous voyez le ministre, remettez-lui ma blouse. " Monsieur le ministre, je tiens cette blouse pour vous. »



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