SANTÉ

Publié le 04 janvier 2023

Cet urgentiste dézingue la macronie sur la crise de l'hôpital : « des gens se font des c*uilles en or »

Christophe Prudhomme intervenait lors de l'émission « Bercoff dans tous ses états » diffusée sur Sud Radio ce mercredi 4 janvier 2023.


“ 6 millions et demi de Français n'ont plus de médecin traitant. ”

Christophe Prudhomme : « On laisse aujourd'hui la population dans une situation qui est inadmissible dans une des premières puissances mondiales. Avec une colère, je peux vous le dire, chez les soignants, mais dans la population aussi, qui se sent abandonnée. Quand 6 millions et demi de Français n'ont plus de médecin traitant, dont 600 000 personnes qui ont ce qu'on appelle les " affections de longue durée ", vous savez, qui sont prises en charge à 100 %... Donc des gens qui ont des maladies chroniques, qui nécessitent un suivi. Ils sont 600 000 aujourd'hui à ne plus avoir de médecin traitant, parce qu'on ne veut pas réorganiser la médecine de ville, on continue avec la liberté d'installation, le système libéral. Moi, je comprends que mes collègues soient fâchés, parce qu'ils ont des conditions de travail qui se sont dégradées. Mais est-ce que la réponse aujourd'hui, c'est de doubler le prix de la consultation ? Non, sûrement pas. C'est de réorganiser le système pour qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions et surtout qu'ils puissent recevoir les patients dans de bonnes conditions et que tout le monde puisse avoir un médecin traitant, et qu'on organise de manière intelligente une juste répartition des médecins sur le territoire. »


“ Je ne sais pas d'où partira l'étincelle, mais je pense qu'à un moment donné, ça va exploser. ”

Christophe Prudhomme : « Si au moins ils acceptaient de reconnaître qu'on est dans une situation de catastrophe ! Mais ils ne le reconnaissent pas. Qu'est-ce que va dire Monsieur Macron ? Je peux vous écrire son discours, à Monsieur Macron. Il va commencer par nous remercier de notre mobilisation. Et puis, il faut qu'on soit tous unis pour s'en sortir tous ensemble. Mais moi, je vais dire à Monsieur Macron : moi le pognon qui me manque à l'hôpital, qu'il aille le chercher dans les bénéfices de l'industrie pharmaceutique. Ils se sont fait des c*uilles en or, là, pendant la crise, et qui aujourd'hui ne donnent pas les moyens de travailler parce qu'on a un nombre de médicaments en rupture qui est scandaleux, et des médicaments essentiels. Et comme par hasard, les médicaments qui sont en rupture de production sont des médicaments très utiles qui ne coûtent pas cher. Par contre, des traitements contre des maladies graves à 3 000 € l'ampoule, ceux-là ne sont pas en rupture. Donc, il y a un vrai problème. Il y a une colère, là, je ne sais pas d'où partira l'étincelle, mais je pense qu'à un moment donné, ça va exploser. »


“ Vous ayez des gens qui se font des c*uilles en or. ”

Christophe Prudhomme : « Ça va devenir difficilement contrôlable par le gouvernement, parce que ce n'est pas possible de continuer comme ça, que d'un côté vous ayez des gens qui se font des c*uilles en or, et puis de l'autre côté, eh bien, voilà, on laisse... » André Bercoff : « Et des gens qui finissent leurs jours sur des brancards. » Christophe Prudhomme : « Ce n'est pas possible, pour moi c'est l'industrie pharmaceutique. Vous allez parler avec les boulangers, là, écoutez, ces gens qui ne produisent rien, qui ne font que vendre de l'électricité qu'ils achètent à bas coût auprès d'EDF, à quoi ils servent ? Ce sont des vampires, ce sont des prédateurs. Donc moi, je suis tout à fait solidaire avec les boulangers qui payent aujourd'hui leur énergie à des tarifs qui sont scandaleux, parce qu'il y a des prédateurs qui ont été mis en place par Monsieur Macron et ses amis ces dernières années dans le cadre du néo-libéralisme, où il n'y a que le pognon qui compte, les amis. Ils peuvent créer des entreprises, des start-ups, mais pour le reste de la population, c'est la misère. » André Bercoff : « Et dernière chose, ce n'est même pas l'ultralibéralisme, c'est du capitalisme de connivence, ce qui est encore pire. »



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