SANTÉ
Publié le 01 février 2021
Covid: une étude remet en cause l'efficacité du confinement
Une étude menée par John Ioannidis, l'un des scientifiques les plus cités dans son domaine, affirme que le confinement n'apporte aucun avantage significatif dans la lutte contre le Covid-19.
«L'un des professeurs les plus cités au monde»
Bénédicte Le Chatelier: «Une étude qui date d'il y a quelques semaines, mais qui provient d'un éminent professeur de médecine.» Jade Partouche: «Oui, elle date de tout début janvier. C'est justement parce qu'elle provient d'un éminent professeur de médecine que l'on s'y est intéressé. Ce professeur c'est lui, John Ioannidis, c'est un ponte de l'épidémiologie à Stanford. Pour vous dire, c'est l'un des professeurs les plus cités au monde, donc ce n'est pas rien. Il signe justement cette étude qui a scruté dix pays, dix pays qui ont pris des mesures depuis le début de la crise sanitaire, des mesures plus ou moins strictes.»
«Ces pays n'ont finalement pas enregistré une baisse significative des contaminations»
Jade Partouche: «Ils ont fait un premier constat dans tous les pays dans lesquels des mesures ont été prises. Evidemment, dans ces pays les contaminations ont baissé. Mais est-ce qu'il y a une différence entre les pays qui ont pris des mesures extrêmement strictes, comme la France, et les pays qui ont pris des mesures un peu plus légères ? C'est ce qu'a voulu savoir cette étude. Les scientifiques de cette étude ont donc séparé ces pays en deux groupes: Les pays qui ont pris des décisions strictes depuis le début de la crise sanitaire, il y a la France dedans, et les pays qui ont pris des décisions un petit peu plus légère. La Corée du Sud et la Suède sont prises justement comme exemple. Et là, deuxième constat: Le groupe de pays dans lequel des confinements très stricts ont été pris, avec par exemple la fermeture des lieux culturels et la fermeture des restaurants, et bien ces pays n'ont finalement pas enregistré une baisse significative des contaminations si on les compare à la Suède et à la Corée du Sud.
«Le confinement strict aurait aggravé les contaminations»
Jade Partouche: «La baisse du nombre de contaminations est quasiment du même ordre, c'est assez similaire. Ce que dit l'étude: "Des mesures plus légères de confinement conduiraient aux mêmes effets sur les contaminations qu'un confinement strict". Comprenez: Masque obligatoire, distanciation sociale, dépistage, traçage et isolement seraient finalement aussi efficaces qu'un confinement très strict. C'est une étude qui va même un peu plus loin en disant que le confinement strict aurait, dans une certaine mesure et bien sûr toutes proportions gardées, aggravé les contaminations en favorisant les contacts clandestins dans des lieux. Alors attention Bénédicte, les comparaisons entre les pays sont souvent très délicates, très compliquées parce qu'on sait qu’il y a des différences de comportement entre les populations. Mais c'est lorsque l'on s'intéresse au cas de la Corée du Sud par exemple. Eh bien, ils n'ont jamais opté pour un confinement total. Et pourtant, là-bas, le nombre de cas n'a jamais explosé.»