SANTÉ

Publié le 17 mars 2021

En colère, le Dr Pelloux nous explique que la casse de l'hôpital a continué durant la crise

Le docteur Patrick Pelloux était l'invité de l'émission «Week-end Direct» diffusée le 22 novembre 2021 sur la chaine BFM TV.

«Ils ont accéléré toutes les réformes»

Patrick Pelloux: «Dans le monde de la santé, dans le monde du syndicalisme de la santé, quand le président de la République a demandé à ce que l'on fasse nation au début de l'épidémie, on l'a tous fait. Moi, j'ai soutenu même si c'était d'ailleurs contre l'avis d'un certain nombre de mes collègues. On nous avait promis qu'on allait mettre entre parenthèses toutes les réformes. En fait, il faut juste que vous sachiez que pendant la crise, ils ont continué, ils ont accéléré toutes les réformes. D'accord ?Je suis un peu remonté ce soir quand on apprend qu'en fait, ils veulent créer un métier intermédiaire entre les personnels soignants et les médecins, c'est tout nouveau, on va faire le low cost de la médecine. Donc, le Conseil de l'ordre est vent debout depuis la semaine dernière et ce qui veut dire que pendant qu'ils nous jouaient le jeu de dire, il faut faire nation et l'unité et que l'on soutienne leurs mesures, ils avançaient sur l'ultralibéralisme de la santé.»

«Pendant ce temps là, ils ont continué à fermer des hôpitaux»

Patrick Pelloux: «Pendant ce temps là, ils ont continué à fermer des hôpitaux. Et quand on leur dit que la situation est grave et qu'il faut réouvrir notamment des lits de réanimation et arrêter les fermetures d'hôpitaux.» Alice Darfeuille : «Ce qu'ils ont fait en partie ?» Patrick Pelloux: «Ce qu'ils n'ont pas fait parce qu'en fait, le nombre de lits restera le même, vous allez voir. Parce que là, je peux vous dire ce qu'il va se dire la semaine prochaine, c'est que finalement, les hôpitaux ont tenu. Mais ils ont tenu mais en même temps, on a fermé les urgences de l'Hôtel-Dieu. En même temps, on a annoncé la fermeture de Garches, on a confirmé la fermeture de Bichat, la fermeture de Beaujon, la fermeture de Jean Verdier. Et c'est comme ça un peu partout. Ce qui fait que vraiment on n'a pas du tout été entendus, vous voyez. Et donc, il y a un ras-le-bol qui est vraiment sincère et profond.»

«Il y aura une médecine pour les pauvres, il y aura une médecine pour les riches»

Patrick Pelloux: «Le Ségur, mais c'est tellement loin, le Ségur. Tant mieux, on a augmenté un peu le salaire des personnels mais c'est insuffisant. Mais là, la petite musique qui consiste à dire que l'on va être maintenant les enfants sages, pendant que l'on a fait les enfants sages et que l'on a essayé de faire nation et unité, ils nous ont joué une tout autre musique. D'accord ? Notamment, Olivier Véran, il a joué une tout autre musique qui est de continuer la casse du service public et des hôpitaux publics. Et ça, c'est absolument scandaleux. Vous voyez, les professions intermédiaires que l'Assemblée veut créer et qui sont dans le projet de loi de sécurité sociale, que le Conseil de l'Ordre dénonce le truc et se retire de la table, c'est pour vous montrer l'enjeu, c'est l'ubérisation de la médecine.» Une journaliste: «Quel est l'objectif ?» Patrick Pelloux: «L'objectif, c'est de faire des économies. Il y aura une médecine pour les pauvres, il y aura une médecine pour les riches. Les riches iront toujours voir des médecins. Les pauvres, ils iront voir du low cost.»



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