SANTÉ

Publié le 05 mai 2021

Hallucinant: Cet économiste propose une part de pizza pour inciter les gens à se faire vacciner !

Nicolas Bouzou, économiste, était l'invité de l'émission «24H Pujadas» diffusée ce lundi 3 mai 2021 sur la chaîne LCI.

«J'avoue que l'idée de la petite gratification, de la part de pizza... On voit que les incitations, ça peut marcher»

Nicolas Bouzou: «Pour les très gros événement public cet été, si vous voulez aller à un concert, il faudra quand même avoir un passeport sanitaire. Je pense que c'est une très bonne chose. Et puis, vous avez l'idée de l'incitation, moi, j'ai une formation d'économiste, j'y suis assez sensible parce que l'on sait que souvent, ça marche. On sait que les gens sont sensibles aux incitations. C'est-à-dire que si vous donnez un petit peu d'argent aux gens, je pense que l'on peut être un peu plus malin que l'argent. J'avoue qu'en France, on ne fera jamais la bière ou le verre de vin, malheureusement, alors qu'à mon avis, ce serait très, très sympa. Mais j'avoue que l'idée de la petite gratification, de la part de pizza, je trouve que c'est assez sympathique. Il faut voir si cela marche.» David Pujadas: «Mais est-ce que cela a une chance de marcher ? Je suis réticent à me faire vacciner et parce que l'on m'offre une part de pizza, je vais dire finalement, j'ai peur mais je vais y aller quand même.» Nicolas Bouzou: «C'est à voir. On est surpris quand on regarde. C'est vraiment un des champs de l'économie qui s'est beaucoup développé ces dernières décennies, on voit que les incitations, ça peut marcher.»

«Le virus continuera de circuler, ce que l'on veut, c'est protéger le maximum de populations vulnérables»

Martin Blachier: «Est-ce qu'un jour on arrivera à l'immunité collective ? Et la majorité des scientifiques américains pensent que non. Ils pensent qu'ils n'arriveront jamais à vacciner suffisamment d'Américains. Ils pensent que l'efficacité du vaccin n'est pas forcément suffisante pour y arriver. En gros, quand ils font les calculs, ils se disent on n'arrivera jamais à faire en sorte que le virus ne circule plus. C'est un voeu pieux. Donc, le virus continuera de circuler, ce que l'on veut, c'est protéger le maximum de populations vulnérables. Donc, je pense qu'il faut distinguer deux populations. Il y a effectivement un vrai sujet, c'est que l'on n'arrive pas à vacciner 100% de la population qui a plus de 70 ans. Et là, pour moi, il y a un débat éthique et c'est une autre sorte de débat éthique c'est, est-ce que l'on peut tolérer, aujourd'hui, que des gens qui ont plus de 70 ans, refusent de se faire vacciner alors que ça fait un an que la société est bloquée pour eux ? Je pense que c'est un moyen de renverser la problématique éthique et là, je pense que l'on peut mettre une pression et on peut mettre une pression forte parce que c'est totalement injuste.»

«Courir après l'immunité collective, c'est un objectif de second rang»

David Pujadas: «Une carotte ou un bâton ?» Martin Blachier: «Je ne sais pas, je sais pas, mais je pense qu'il faut tout faire pour qu'ils se vaccinent. En revanche, effectivement, la vaccination des plus jeunes, c'est dans le but de poursuivre une immunité collective où on a de plus en plus de pistes qui nous font penser qu'on n'y arrivera probablement pas. Donc, est-ce qu'il faut inciter les jeunes ou est-ce qu'il faut plutôt inciter les personnes les plus vulnérables ? Et ça, ça rejoint ce que la stratégie actuelle française. C'est pour ça, on dit que l'on n'ouvre pas, non, on n'ouvre pas parce qu'en fait, notre vrai sujet c'est de vacciner la population vulnérable et tant qu'on ne l'a pas vaccinée, finalement, courir après l'immunité collective, c'est un objectif de second rang. Je trouve pour cela que la stratégie française est extrêmement cohérente et j'encourage à aller vraiment complètement dans cette stratégie.»

«On va arriver à une espèce de ségrégation qui me gène beaucoup»

André Bercoff: «Est-ce que l'on ne va pas créer, parce que beaucoup de gens, je veux dire, c'est pas pour 50 dollars qu'ils vont aller se faire vacciner, beaucoup de gens sont réticents, à tort ou à raison, je n'ai pas à juger, mais on va arriver à quelque chose à cette espèce de ségrégation, moi, qui me gène beaucoup, c'est vrai. Moralement, ça me gène beaucoup.» David Pujadas: «Ségrégation ?» André Bercoff: «Oui, parce que lorsque l'on arrivera au passce, on dira, si je veux aller au cinéma, au théâtre, au restaurant, etc, tu n'as pas ton pass sanitaire....» David Pujadas: «Ça c'est le bâton, ça, c'est le bâton. Mais là, on parle d'une carotte. Là, on parle d'une carotte.» André Bercoff: «Vous croyez que c'est 50 dollars à 100 dollars qui vont faire ? Ah oui, peut-être.»



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