SANTÉ

Publié le 11 mars 2021

La sidération d'un avocat: «La gestion de la crise est une catastrophe et un fiasco»

Charles Consigny, avocat, était présent sur le plateau de l'émission «Les Grandes Gueules» pour donner son avis sur la gestion de la crise sanitaire. Une émission diffusée ce mercredi 10 mars 2021 sur RMC.

«Ils expliquent qu'ils prennent les bonnes décisions»

Charles Consigny: «Je trouve sidérant, mais malheureusement pour eux, je pense que c'est inhérent au macroniste, je pense que c'est un mode de pensée. C'est le satisfecit que le gouvernement et la majorité ne cessent de se décerner. Alors même que, de manière objective, on constate que leur gestion de cette crise est une catastrophe. Donc, ils expliquent qu'ils protègent les Français alors qu'on est à plus de 80.000 morts. Ils expliquent qu'ils prennent les bonnes décisions, qu'ils sont modernes, etc. Alors qu'on est moins vacciné en France qu'au Maroc. Et ils expliquent que leur gestion est exemplaire. Ils poussent l'indécence jusqu'à réfléchir à l'organisation d'une journée d'hommage aux morts du Covid. J'ai vu que l'Elysée réfléchissait à ce projet. Moi, je trouve ça d'une indécence inouïe parce que l'on peut faire ça quand on a une gestion exemplaire et quand on ne peut pas être tenu responsable de la moindre victime. Mais là, en l'occurrence, ce n’est quand même pas tout à fait le cas. Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt. Donc, ils n'arrêtent pas de courir après cette crise, après ce virus, alors que l'on voit que d'autres pays ont procédé à une anticipation.»

«Qu'est ce qui s'est passé depuis mars ?»

Alain Marschall: «Mais qui on doit écouter aujourd'hui ? Parce que l'on est sur cette ligne de crête fixée par le gouvernement, fixée par le président de la République et fixée par Richard Ferrand. Que je rappelle fait donc 300 morts par jour et 9000 morts par mois.» Charles Consigny: «Ce n’est pas moi qui vais appeler à un reconfinement de toute façon. Moi, je trouve que le confinement ne devrait jamais pouvoir être décidé. A part pour une guerre bactériologique.» Alain Marschall: «Oui, mais les médecins et les hôpitaux d'Ile de France ? Les hôpitaux sont engorgés aujourd'hui.» Charles Consigny: «Oui, mais ce que je trouve dingue si tu veux, c'est que le Covid est chez nous depuis mars 2020, un an la semaine prochaine. Qu'est ce qui s'est passé depuis mars, sachant que l'on était face à un problème énorme, un problème mondial, etc. Qu'est ce qui s'est passé sur les capacités d'accueil des hôpitaux? Réponse rien! Au prétexte que ça prend du temps de former les médecins réanimateur, etc. On ne peut pas en faire venir de l'étranger. On ne peut pas former des gens de manière un peu plus rapide.»

«Je trouve que le gouvernement ne devrait pas faire preuve de cette désinvolture»

Didier Giraud: «Surtout que tous les chirurgiens qui déprogramment des opérations, ce sont des gens qui ont quand même des compétences. Pourquoi en un an on ne les a pas formés à la réanimation ?» Charles Consigny: «Non, on ne peut rien faire, ça c'est la réponse. Donc rien sur les capacités d'accueil, rien sur la vaccination, en réalité aucune anticipation, aucune capacité à commander le bon nombre de doses, etc. Rien! Et on est dans une logique attentiste qui pour moi est le pire de ce que peut fabriquer la France. La France a des époques dans lesquelles elle est offensive, disruptive, dans lesquelles elle se distingue des autres pays. Et elle a des époques dans l'histoire (je ne vais pas faire de point Godwin, je ne vais pas les nommer) où elle attend et c'est l'étrange défaite et où on est là à subir. Et là en ce moment, je suis désolé mais pour moi, on est dans cette phase où on subit et je trouve que le gouvernement ne devrait pas faire preuve de cette désinvolture et faire comme s’il gérait bien cette crise, alors qu'en réalité, c'est un fiasco sa gestion de sa crise. Et donc je n'ai pas d'opinion à donner sur: est-ce qu'il faut reconfiner ou pas.»

«Dans quel état ce gouvernement va rendre le pays en 2022?»

Charles Consigny: «Moi, je suis contre le confinement, je pense qu'on a déjà été très très loin dans les atteintes aux libertés. On est toujours sous couvre-feu, les restaurants sont fermés, tout le monde nous fait chier tout le temps avec le masque, etc. Le moindre péquin arrive en te demandant de remettre bien ton masque sur ton nez tous les 4 mètres. On est dans une époque, si tu veux moins, moi j'invite à lire Rhinocéros, la pièce de Ionesco où tous les gens se transforment peu à peu en rhinocéros. C'est une description de la montée du fascisme. On n’est quand même aujourd’hui pas loin. Tout le monde est à moitié flic, maintenant. Je n'ai rien contre les flics mais bon, quand tous les citoyens deviennent à moitié flic il y a comme un problème.» Alain Marschall: «On est dans un fascisme sanitaire ?» Charles Consigny: «Un peu, une espèce de fascisme soft, doux, avec des gens souriants qui vous rient au nez si vous dénoncez la situation. Et puis, dans quel état ce gouvernement, cette majorité, vont rendre le pays en 2022?»



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