SANTÉ

Publié le 08 septembre 2021

Martin Blachier recommande d'aller encore plus loin: «Il faut être beaucoup plus incitatif»

Martin Blachier était l'invité de l'émission «24H Pujadas» diffusée ce mardi 8 septembre 2021 sur LCI.

«Il va falloir aller un peu plus loin pour sortir de la crise»

Martin Blachier : «La gestion de cette pandémie devient de plus en plus politique. La réalité, c'est que le passe sanitaire a énormément aussi servi le gouvernement et qu'en fait, il veut rester sur ce passe sanitaire. Et c'est aussi dans ce sens-là que va la conclusion.» David Pujadas : «Pourquoi il a servi le gouvernement ?» Martin Blachier : «Parce que le passe sanitaire, ça a été vécu comme le succès d'Emmanuel Macron, au milieu de l'été. Ça a permis d'augmenter en faisant du volume effectivement sur la vaccination. Mais le problème, c'est qu'ils n'ont pas encore perçu que ça ne nous a pas sortis de la crise. Il va falloir aller un peu plus loin pour sortir de la crise. Mais comment on fait ? C'est-à-dire que l'Institut Pasteur ne donne aucune solution. Ils disent : « On va garder les masques et les mesures barrières ». Jusqu'à quand ? Les gens ne se vaccinent plus, on est à moins de 100 000 vaccinations par jour. Donc, jusqu'à quand ? Et ce n'est pas réaliste. Au bout d'un moment, il faut dire des choses réalistes. On ne va pas avoir la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne, le Danemark, la Suède qui vont sortir et qui vont vivre comme avant et la France qui va rester bloquée dans la crise avec son passe sanitaire, ses masques et toutes ses règles jusqu'à l'été, le temps que le gouvernement se décide à passer à autre chose que son passe sanitaire, même si le passe sanitaire est très populaire auprès de la population.»

«Il faut qu'on ait un chemin pour sortir de la crise»

David Pujadas : «Qu'est-ce que vous préconisez ? On regarde en même temps que votre réponse la courbe des vaccinations et on voit qu'on est au niveau de mars, maintenant, tous les jours. Moins de 100 000 premières doses vous l'avez dit.» Thomas Legrand : «Il y a moins de gens à vacciner, donc c'est un peu normal.» Martin Blachier : «Moi, je pense qu'il y a un choix à faire. C'est soit un choix oùon pousse ces dernières personnes nonvaccinées à se faire vacciner, quitte à être encore beaucoup plus incitatif. Mais on ne va pas attendre le 15 octobre, le déremboursement des tests pour voir si cela a un effet sur la vaccination, c'est quand même dans un mois et demi. Et en plus, ça a peu de chances que ça ait de l'effet sur les plus âgés. Ça va avoir de l'effet sur les jeunes. Et on sait que de toute façon, aujourd'hui, ce sont les plus âgés qu'il faut vacciner. Donc, ça n'a pas de sens. Ou alors on lâche prise comme les autres pays. On estime que de toute façon, les non-vaccinés ne se vaccineront pas, qu'un jour ils seront bien contaminés par le virus et on continue dans ce sens-là. Mais au bout d'un moment, il faut qu'on ait un chemin pour sortir de la crise.»

«Une amende ou alors une franchise de soins»

David Pujadas : «Et quand vous dites on pousse ? On pousse donc ces populations vulnérables à se faire vacciner. Concrètement, on envoie la troupe avec les infirmières ?» Martin Blachier : «Non, mais vous savez, quand vous donnez une convocation à quelqu'un pour se faire vacciner, je l'ai déjà dit auparavant, soit vous dites : « On vous donne une convocation, essayez de vous y rendre, si vous ne vous y rendez pas, essayezde justifier ». Soit vous avez des mesures qui sont un peu plus incitatives. Vous pourriez imaginer tout un tas de choses qui pourraient faire que les gens ne disent pas non à cette convocation.» Thomas Legrand : «Une amende ? Comme les 135 euros ?» Martin Blachier : «Une amende ou alors une franchise de soins ou alors n'importe quoi, mais au bout d'un moment...» Emmanuelle Ducros : «Mais oui, mais ça s'appelle la vaccination obligatoire ça.» Thomas Legrand : «On pourrait dire : vaccination obligatoire pour les plus de 80 ans, parexemple ?» Martin Blachier : «C'est ce que je dis depuis le début, c'est-à-dire une vaccination obligatoire pour un groupe de la population. Aujourd'hui, l'Institut Pasteur dit clairement qu'il faut qu'on atteigne 95 %. Plus on atteindra un taux proche de 100 % dans cette population de plus de 60 ans, moins l'hôpital sera à risques.»



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