SANTÉ

Publié le 23 avril 2021

Nouveau fiasco en macronie? Valneva, ce vaccin français destiné aux Anglais en priorité...

La start-up basée dans la banlieue nantaise lance une étude clinique de phase 3 pour son candidat vaccin. Une vidéo diffusée sur RT France ce mercredi 21 avril 2021.

«Les chercheurs de la start-up franco-autrichienne Valneva ont bien remporté ce défi»

Vous souvenez-vous que le 25 janvier dernier, l'Institut Pasteur avait annoncé renoncer à ses recherches sur le vaccin contre le coronavirus? Et Sanofi accuse des retards. Contrairement à leurs confrères allemands ou britanniques, les scientifiques hexagonaux n'ont malheureusement pas réussi à élaborer un vaccin. Mais si, en fait ! Les chercheurs de la start-up franco-autrichienne Valneva ont bien remporté ce défi. Mais la prouesse de cette société de biotechnologie, dont le siège social se trouve à Saint-Herblain, en banlieue de Nantes, a été peu commentée. Leur vaccin VLA2001, est pourtant entré dans sa troisième phase d'élaboration, pour une commercialisation à l'automne 2021. Ah, mais pas pour nous, pour nos amis britanniques! Et c'est l'histoire d'un véritable fiasco français qui se dessine. La start-up franco-autrichienne produit en effet ses vaccins en Ecosse, grâce à un investissement massif du Royaume-Uni. Le pays lui a confié plus de 1,4 milliard d'euros, somme indispensable à son projet. 60 millions de doses seront donc livrées aux Britanniques avant la fin 2021. Le risque financier pour Londres était grand, puisque le pays ne récupèrera pas ses deniers si les essais cliniques ne sont pas concluants.

«Quel gâchis de voir partir cette belle pépite ailleurs»

Mais qui ne tente rien n'a rien ou pas grand chose. et c'est le cas de la France. Nous devrons attendre au moins jusqu'en janvier 2022 pour avoir accès à ce vaccin franco-autrichien. Et c'est regrettable, car il est un des rares conçu sur le principe des vaccins classiques à base de virus inactivés. Il pourrait séduire une partie de la population rebutés par les vaccins à ARN messager. Alors pourquoi avons-nous laissé passer l'occasion en or d'être plus autonome sur la vaccination? Cette start-up était pourtant digne de confiance après avoir créé un vaccin contre l'encéphalite japonaise et elle est sur le point de commercialiser un sérum contre le chikungunya. En juin 2020, la présidente Les Républicains de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, avait contacté la ministre de l'Industrie au sujet de Valneva. Christelle Morançait: «Quel gâchis de voir partir cette belle pépite ailleurs. En tant que présidente de la région des Pays de la Loire, forcément c'est une grosse déception.»

«Le directeur général de Valneva, Franck Grimaud, évoque pour sa part l'approche holistique des Britanniques»

Selon Agnès Pannier-Runacher, cette ministre interpellée sur la question, la France a répondu présent. Agnès Pannier-Runacher: «Nous leur avons fait une proposition de soutien à hauteur de 80%. Ils ont préféré passer un accord avec le Royaume-Uni.» Le directeur général de Valneva, Franck Grimaud, évoque pour sa part l'approche holistique des Britanniques, leur réactivité aux demandes de soutien, eux qui furent les premiers à sortir les chéquiers, avant juillet 2020. Y aurait-il eu d'autres points de blocage côté français? Certains évoquent le fait que Valneva disposait déjà d'une unité de production en Ecosse et que le Ministère souhaitait une production locale. Mais à l'heure de l'autoproclamée start-up nation, certains élus ont du mal à avaler la pilule. Bruno Retailleau (LR): «On avait sous notre nez une start-up que les Britanniques ont, eux, prise au sérieux. C'est la démonstration du "small is beautiful". A la fin de la crise, il faudra poser la question à Emmanuel Macron et à son armée de spécialistes qui grouillent dans les administrations: Qu'avez-vous réussi?»

«Cela affectera le prix des doses»

Pierre Ouzoulias (PCF): «On a voté il y a deux mois, une loi de programmation pour la recherche, qui ne sert à rien. Elle n'incite pas à la prise de risque et ne permet pas un pilotage étatique dans des secteurs stratégiques comme la Santé.» Un malheur n'arrivant jamais seul, Valneva n'a pas trouvé d'accord global de vente avec l'Union européenne, après six mois de négociations infructueuses. La start-up va négocier la distribution de son vaccin pays par pays, et cela affectera le prix des doses. Cette expérience en dit long sur l'efficacité de la gestion centralisée de la fourniture de sérums organisée par la Commission européenne. Mais comme dit l'adage, nul n'est prophète en son pays ou dans sa communauté.



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