SANTÉ

Publié le 22 décembre 2020

Pour ce professeur «Si vous voulez retrouver une vie normale, il faut vous faire vacciner»

Le professeur Lapostolle était l'invité d'Olivier Truchot ce mercredi 9 décembre 2020 et selon lui «pas de vie normale sans se faire vacciner».

«Si on veut reprendre une vie normale, c'est le vaccin»

Frédéric Lapostolle (Professeur): «Vous avez dit que les jeunes se sentent moins concernés. Oui, mais à côté de ça, on n'arrête pas de dire que ceux qui souffrent le plus du confinement. Le message pour les jeunes, il est simple : si vous voulez qu'on en finisse avec le confinement, si vous voulez aller au théâtre, si vous allez au ciné, si vous voulez aller au resto, si vous voulez au bar, si vous voulez aller en boîte, il faut être vacciné. C'est aussi simple que ça.» Olivier Truchot: «Si on veut reprendre une vie normale, c'est le vaccin.» Frédéric Lapostolle: «Ce qu'il faut comprendre, c'est que là, on est en train de se rendre compte, et je suppose qu'on pourrait en discuter, que finalement, à la levée du confinement donc au déconfinement, les choses se passent un petit peu moins bien que ce qu'on prévoyait. Ca baisse moins. Ca veut dire quoi ? Ca veut dire qu'on va être obligé de continuer à tout laisser fermer, à porter les masques et avoir des distances. Donc aujourd'hui, le seul moyen pour s'en sortir, si on ne veut pas aller de vague en vague, c'est d'être vacciné. C'est aussi simple que ça. Et ce message-là, il doit passer aussi bien auprès des jeunes que des personnes plus âgées.»

«Il y a de plus en plus de Français qui disent non au vaccin»

Olivier Truchot: «Le refus de se faire vacciner contre le Covid devient même majoritaire en France, selon notre tout dernier sondage Elabe BFMTV. Chaque semaine, il y a de plus en plus de Français qui disent non au vaccin. Le refus de se faire vacciner, 52% des Français, il est donc majoritaire en France et ça ne cesse de progresser.» Bernard Sananès (Président de l'institut de sondage Elabe): «Oui, effectivement, et c'est ça, Olivier, vous avez raison, qui est le chiffre le plus étonnant ce soir. C'est que le 29 octobre, c'est-à-dire il y a six semaines, nous étions à 40% de gens qui déclaraient ne pas aller se faire vacciner. On est à 52% en six semaines alors que les autorités sanitaires, les médecins, l'exécutif, les annonces positives des laboratoires ont été faites, on a pris 12 points en plus de personnes qui expriment leur défiance vis-à-vis du vaccin.» Olivier Truchot: «Qui sont ces personnes ?» Bernard Sananès: «Ces personnes, elles sont réparties, 52%. C'est plus fort dans les milieux populaires, ceux qui sont traditionnellement à défiance, notamment à distance du discours institutionnel, il y a une défiance aussi politique, on le voit c'est dans des électorats qui sont les plus, comme on dit, hors système que la différence est forte mais il y a aussi, par exemple, un phénomène qu'il faut noter chez les femmes qui sont plus élevées que les hommes.»

«La parole publique ne parvient pas à rassurer»

Olivier Truchot: «Plus les femmes que les hommes ?» Bernard Sananès: «Nettement. Nettement. Les femmes, c'est encore plus que la moyenne 56% chez les femmes, qui sont visiblement inquiètes, notamment pour les effets à long terme sur leurs enfants. Quand on creuse un peu, en étude qualitative, c'est plutôt ça qui apparaît. Ce chiffre est très important et donc on voit bien que la parole finalement publique ne parvient pas à rassurer. D'ailleurs, quand on pose une autre question aux Français et qu'on leur demande le jour où il va falloir vous décider, qui écouterez vous ? A qui ferez vous confiance ? C'est d'abord et très nettement à leur médecin de proximité avant les autorités sanitaires, les autorités politiques.»

«Je vais être très optimiste, c'est une bonne nouvelle»

Olivier Truchot: «Docteur, vous êtes surpris ? Par le fait que ça progresse ? C'est-à-dire que plus on parle du vaccin, finalement on a l'impression que plus les Français n'ont pas envie d'y adhérer.» Frédéric Lapostolle: «Je vais vous surprendre. Je vais être très optimiste, c'est une bonne nouvelle.» Olivier Truchot: «Pourquoi?» Frédéric Lapostolle: «Parce que de toute façon, tout le monde ne pourrait pas être vacciné en même temps. Donc, qu'il y en ait qui ne veulent pas être vaccinés immédiatement, ça laisse la porte ouverte à ceux qui souhaiteront être vaccinés et puis ça laisse le temps de travailler sur le reste de la population. Là dedans, il y a quoi ? Il y a une toute petite partie qui sont des farouches, ceux là, en médecine, on dit, ils sont au-delà de toute ressource thérapeutique, on ne va pas essayer de les convaincre. Ils seront pas vaccinés, ils seront pas vaccinés. Il y a une toute petite partie de rebelles, de fanfarons : " Moi, je ne veux pas être vacciné. Je veux me balader sans masque. " Ceux-là, s'ils veulent aller faire les fanfarons, qu'ils aillent travailler dans les EHPAD, ils pourront rompre les distances, pas porter de masque s'ils veulent.»



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