SANTÉ

Publié le 12 mai 2022

Réintégration des 15.000 soignants ? Olivier Véran nous livre une réponse complètement lunaire

Olivier Véran était l'invité de l'émission « L'interview » difffusée sur BFM TV ce jeudi 12 mai 2022.

« C'est suffisamment peu avec notre couverture vaccinale »

Apolline de Malherbe : « Pourquoi est-ce que vous ne réintégrez pas les soignants non vaccinés ? » Olivier Véran : « C'est une question qui soulève des problématiques d'abord éthiques, sanitaires. Je vous l'ai dit : d'abord, on est encore à 40 000 contaminations par jour, donc c'est suffisamment peu avec notre couverture vaccinale pour qu'on puisse permettre aux Français qui se déplacent de ne pas avoir forcément le masque quand ils ne le souhaitent pas. Mais c'est beaucoup trop encore pour considérer que les personnes fragiles dans les hôpitaux ou dans les Ehpad ne seraient plus menacées. » Apolline de Malherbe : « Le président Emmanuel Macron avait dit : " Quand on ne sera plus en phase aiguë, on le fera. " On n'est quand même plus en phase aiguë, vous venez de nous le démontrer. »

« Je saisis la Haute Autorité de santé »

Olivier Véran : « Malgré tout, 40 000 contaminations par jour, Apolline de Malherbe. Donc le virus circule encore suffisamment pour que, statistiquement, le risque qu'un soignant non vacciné entre dans un Ehpad, soigne avec la meilleure volonté du monde des personnes très âgées et leur transmette le virus est suffisamment élevé pour que nous ne levions pas l'obligation vaccinale aujourd'hui. En revanche, je saisis la Haute Autorité de santé pour qu'elle nous dise, d'un point de vue éthique, d'un point de vue sanitaire : est-ce que cette question-là est légitime ou non ? Et nous nous reposerons la question autant que nécessaire. Par ailleurs, vous savez, on a acquis, je dirais, une culture de la protection contre les risques infectieux que nous n'avions pas. »

« Est-ce qu'il ne faut pas renforcer la protection aussi des soignants contre la grippe ? »

Olivier Véran : « On disait tout le temps : l'Asie sait se servir des masques quand ils ont des épidémies ; en Europe, on ne sait pas le faire. Souvenez-vous, c'était il y a deux ans. Aujourd'hui, on le sait, on a acquis cette force-là. Ce qui peut nous faire nous poser la question, quand il y a des épidémies grippales, hivernales par exemple, qui peuvent faire quand même des dizaines de milliers de morts certaines années, de savoir : est-ce qu'il ne faut pas renforcer la protection aussi des soignants contre la grippe ? Donc, c'est toutes ces questions-là qu'il faut que nous puissions nous poser avant de prendre des décisions définitives. »



À découvrir aussi...

Partager cette page